En cinq ans, les services sont passés de la portion congrue à la majorité des revenus de l’intégrateur. Dernière initiative en date : le lancement d’un Cloud optimisé pour le support des technologies Oracle.

Partenaire historique de Sun, AR Systèmes a subi de plein fouet l’effondrement des serveurs Unix et la reprise en direct du support par Oracle. En cinq ans, l’intégrateur a perdu près des deux tiers de son activité négoce. Contraint de repenser son modèle, il s’est tourné beaucoup largement vers les services, qui sont passés sur la même période de 15% à 60% du chiffre d’affaires.

Il a commencé par renforcer ses services d’intégration et d’exploitation existants, puis a développé une offre de support complémentaire à celle d’Oracle avant de monter ces derniers mois sa propre infrastructure Cloud. Une transformation qui l’a conduit à quitter il y a quelques semaines ses locaux historiques de Nanterre – devenus obsolètes avec leur espace de stockage de 800 m2 et leurs quais de débarquement – pour emménager à Suresnes au-dessus du datacenter qui abrite son Cloud.

Baptisé Red Cloud et opérationnel depuis deux mois, celui-ci repose entièrement sur des technologies Oracle. Un choix dont l’intégrateur compte bien faire son principal argument commercial. En intégrant la pile complète d’Oracle (notamment sa technologie de virtualisation OVM et sa couche d’orchestration OEM), AR Système s’assure que son infrastructure est conforme aux prérequis de l’éditeur.

Ce qui lui permet notamment de fournir aux utilisateurs des rapports de licences validés par ce dernier. Un point fondamental pour les clients qui ont beaucoup de mal à mettre leurs licences à jour dès lors qu’ils commencent à upgrader leurs installations et à ajouter des processeurs. En atteste le nombre des clients qui se font redresser. Red Cloud permet donc de se mettre en conformité avec le licencing Oracle et même « d’en optimiser le coût de possession », argue Didier Rault, PDG de la société, grâce l’utilisation de matériels de dernière génération.

Au-delà de cet aspect gestion des licences, Red Cloud permet aux clients de se décharger de toute la complexité liée à l’exploitation de leurs infrastructures (gestion des sauvegardes, PRA, haute disponibilité, supervision, etc.). « Une complexité que les clients acceptent de moins en moins d’assumer eux-mêmes », souligne le PDG.

Red Cloud offre toute la palette des services Cloud, à savoir le IaaS (serveurs et stockage virtualisés), le PaaS (base de données sous forme de service) et le SaaS (d’applications Oracle ou tierces). L’intégrateur se dit capable de faire tourner n’importe quelle application, y compris les vieilles instances Solaris sur Sparc.

Particularité du Cloud proposé par AR Systemes : c’est le client qui apporte sa licence – Didier Rault parle de BYOL pour Bring Your Own License – Oracle n’ayant pas encore autorisé (sauf exception) le principe de la location à la minute de sa base de donnés. Mais, on notera que les coûts des couches Iaas et PaaS sous-jacentes est finalement faible par rapport à celui des licences : AR Système facturera annuellement la partie IaaS à un tarif compris entre 15% et 20% de celui des licences supportées et la partie PaaS (comprenant les outils de gestion de licences, la supervision et le support) à 8%.

AR Systèmes, qui a bouclé son année fiscale 2013 sur un chiffre d’affaires de 22 M€ (et une perte estimée à 1,5% du CA) table sur une croissance de ses facturations cette année et un retour à la profitabilité avec un effectif resserré à une soixantaine de personnes.