Des ingénieur.e.s d’Apple se plaignent d’un environnement de travail hostile auprès de l’organisme américain de surveillance du travail (NLRB).

L’agence de presse Reuters rapporte qu’Ashley Gjovik, responsable de programme d’ingénierie au sein de la firme de Cupertino, a déposé plainte « pour harcèlement de la part d’un responsable, réduction des responsabilités et augmentation du travail défavorable ». Selon le Financial Times, cette employée a été mise en congé administratif rémunéré à durée indéterminée le mois dernier tandis que l’enquête est en cours sur ces allégations.

Par ailleurs, une courageuse ingénieure logiciel chez Apple, Cher Scarlett, a déposé une autre plainte auprès de l’organisme américain de surveillance du travail ce 1er septembre car Apple « a interrompu à plusieurs reprises les discussions sur le salaire entre les employés ». En Californie comme dans beaucoup d’autres Etats, les patrons ne sont pas autorisés à empêcher leurs employés de parler de leur rémunération.

Ces deux dernières semaines, plusieurs membres du personnel d’Apple se sont exprimés sur Twitter en usant de l’hashtag #Appletoo. Un site web éponyme a été créé pour recueillir et partager les expériences des employé.e.s d’Apple. Le nombre actuel de témoignages s’élève à plus de 500, selon Cher Scarlett, ce qui est inhabituel chez la marque à la pomme où le silence est d’or sur les conditions de travail en interne. Les personnes à l’origine du site web parlent de « modèles persistants de racisme, de sexisme, d’iniquité, de discrimination, d’intimidation, de suppression, de coercition, d’abus, de punitions injustes et de privilèges non contrôlés. »

Le site a publié vendredi dernier une lettre ouverte au PDG d’Apple, Tim Cook : « Nous nous adressons à vous parce qu’Apple doit tenir sa promesse d’inclusion, de diversité et d’équité. Nous exigeons un environnement où chacun se sente en sécurité et bienvenu et où chacun a la promesse d’une égalité de chances et de traitement ». La lettre formule plusieurs demandes dont celle de mettre fin à la pression exercée par Apple sur ses employés pour qu’ils synchronisent leurs comptes iCloud personnels avec leurs appareils professionnels. « Les données personnelles de nombreux travailleurs sont consultables par Apple, conformément à leurs politiques. Il s’agit d’une violation inacceptable de notre vie privée », déclare le groupe.

Apple a répondu indirectement, via une déclaration légalistique et dépourvue d’affect au Financial Times : « Nous sommes et avons toujours été profondément engagés dans la création et le maintien d’un lieu de travail positif et inclusif. Nous prenons toutes les préoccupations au sérieux et nous enquêtons de manière approfondie chaque fois qu’une préoccupation est soulevée. Par respect pour la vie privée des personnes concernées, nous ne discutons pas des questions spécifiques aux employés. »

Le National Labor Relations Board (NLRB) des États-Unis enquête sur les plaintes déposées contre l’employeur.