Accusé par HPE d’avoir maquillé le bilan d’Autonomy afin de surévaluer ce dernier (ce qui avait obligé la firme de Palo Alto à inscrire une charge de dépréciation de 8,8 milliards de dollars en 2012), l’ex-directeur financier de l’éditeur britannique, Sushovan Hussein, a été déclaré le mois dernier coupable de fraude par la cour fédérale de justice de San Francisco. Les ennuis du Britannique ne s’arrêtent pas là. Le Financial Reporting Council (FRC) du Royaume-Uni, qui avait déjà mené des investigations sur la transaction en 2013, vient en effet d’annoncer qu’il allait enquêter « sur la conduite de Sushovan Hussein » dans cette affaire.
Une enquête qui sera étendue à Richard Knights et Nigel Mercer, deux commissaires aux comptes de Deloitte, ainsi qu’au comptable d’Autonomy, Stephen Chamberlain, indique CRN qui rapporte l’information. Le gendarme financier reproche notamment aux deux premiers de ne pas avoir vérifié la comptabilité concernant les achats et ventes d’équipements réalisés par l’éditeur, ni ses transactions avec les VARs. Ils sont également poursuivis pour ne pas avoir corrigé des documents enjolivés communiqués au Financial Reporting Review Panel (FRRP), un groupe d’experts du FRC. On leur reproche notamment « d’avoir échoué par imprudence à corriger un communiqué trompeur rédigé par Sushovan Hussein destiné au FRRP à l’occasion d’une réunion en 2010 et de ne pas avoir agi avec objectivité au cours de la période octobre 2009 – juillet 2010 ». Il leur est également reproché « d’avoir agi malhonnêtement et/ou imprudemment en communiquant les comptes d’Autonomy ». Stephen Chamberlain est quant à lui accusé d’avoir brisé « le principe fondamental d’intégrité en agissant malhonnêtement et/ou imprudemment » en préparant les rapports annuels 2009 et 2010 et de ne pas avoir communiqué à Deloitte les informations nécessaires à leur travail.
« Nous sommes déçus par ces dépôts de plaintes et nous nous défendrons au tribunal », a fait savoir un porte-parole de Deloitte à Sky News. Nos confrères de The Register on par ailleurs essayé, sans succès, d’obtenir des commentaires de l’entourage de l’ex-CEO d’Autonomy, Mike Lynch. Ce dernier fait l’objet d’une plainte d’HPE qui sera portée devant les tribunaux l’an prochain.