Lundi 17 avril a débuté devant la cour du district nord de Californie le procès de titans qui oppose Oracle à Google. Un procès fleuve aussi puisqu’il devrait durer huit semaines.

La firme de Redwood Shores reproche à celle de Mountain View d’avoir violé des brevets Java lui appartenant (depuis le rachat de Sun) pour développer Android. C’est ce qu’a rappelé Larry Ellison, venu témoigner le premier jour du procès peut-on lire sur le site Wall Street Journal. Le CEO d’Oracle a par ailleurs expliqué aux jurés qu’il devait protéger ses brevets s’il voulait continuer à financer sa R&D, et qu’il sauvegardait Java dans l’intérêt des développeurs.

Le patron de Google, Larry Page, venu lui aussi témoigner devant la cour a paru en difficulté lorsqu’on lui rappela qu’un de ses employés avait déclaré sous serment avoir envoyé à sa direction un email évoquant les fameux brevets Java. Le jury put également visionner des extraits de vidéo dans lesquelles Larry Page reconnaissait jusqu’à un certain point devoir payer pour l’utilisation de ces brevets.

L’avocat de ce dernier s’est alors empressé de faire projeter un film tourné à l’occasion d’une conférence de développeurs Sun. On y voyait Larry Ellison assurer à ces développeurs que Java demeurerait ouvert au public, ajoutant qu’ils allaient probablement voir des quantités de terminaux Java, certains provenant des « amis de chez Google ». Des déclarations dont Larry Ellison a affirmé ne pas se souvenir.

On le voit, cela a commencé très fort. D’autant que le juge a fait remarquer que l’affaire concernait un petit nombre de brevets en regard du milliard de dollars de dédommagement réclamé par Oracle. « Ce n’est pas Java contre Android », a-t-il lancé.

Qu’aurait-il dit si la firme de Redwood Shores avait maintenu ses premières exigences qui étaient de six milliards de dollars ?

Google a de son côté évalué le dommage potentiel à 100 millions de dollars.

On a également appris au cours de l’audience qu’Oracle avait un temps envisagé d’acquérir Palm ou RIM pour concurrencer Apple sur le marché des smartphones. Après réflexion, Larry Ellison avait finalement abandonné ce projet.