Le fondateur de SnapChat, Evan Spiegel, a-t-il eu raison de ne pas céder aux sirènes de Facebook qui proposait voilà peu 3 milliards de dollars pour sa société ? Oui, si l’on en croit le spécialiste des réseaux sociaux Chrys 

Bader, dont on peut lire les propos sur son blog. Pour l’ex-responsable de Google+ et de Youtube, le site de Mark Zuckerberg, qui va bientôt fêter ses 10 années d’existence, est sur le déclin. L’augmentation du nombre d’utilisateurs adultes masquerait en effet un phénomène plus inquiétant : le désintérêt croissant des jeunes. Le nombre d’adolescents actifs aurait ainsi baissé de 16% au cours du troisième trimestre. C’est, selon Chrys Bader, le présage d’un exode vers une prochaine génération de réseaux sociaux.

Selon lui, Facebook connaît une évolution analogue à celle des mouvements sociaux. A l’émergence en 2005, a succédé une phase de croissance (marquée en 2009 par le surpassement de MySpace), puis la bureaucratisation, incarnée ici par l’entrée en bourse qui a fait de Facebook une entreprise comme les autres. A cette bureaucratisation succède inévitablement une phase plus ou moins longue de déclin.  » Leurs objectifs ou idéologies étant adoptés par la majorité, la nécessité des mouvements sociaux disparaît « ., écrit Chrys Bader.

Le gourou explique ce désamour par le succès même du réseau social. Au fil du temps, ce dernier finit par rassembler non seulement des amis proches mais également une foultitude de connaissances plus ou moins lointaines, ce qui oblige le créateur du profil à gérer son image avec de plus en plus de rigueur. Le réseau social est ainsi assimilé à une sorte de LinkedIn non professionnel. Tout en gagnant en lourdeur, il perd de son intérêt, engageant alors les jeunes à migrer vers d’autres cieux (personnifiés justement par Snapchat).

Facebook comparé au Titanic 

Si Facebook ne sera plus cool, il en est pas moins riche.estime Chrys Bader. A force d’acquisitions comme Instagram il pourra subsister un certain temps en tant qu’entreprise cherchant à faire du profit. Le mot d’ordre n’est plus  » comment pouvons-nous connecter le monde «  mais «  comment pouvons-nous pousser les gens à dépenser de l’argent « . Cette stratégie, estime notre homme, ne permettra probablement pas à Facebook de convertir la prochaine génération en utilisateurs.

Selon lui les créateurs de réseaux sociaux feraient bien de s’inspirer de ce déclin inéluctable pour bâtir quelque chose de totalement différent.

 » Se battre contre Facebook s’est se battre pour la dernière cabine libre à bord du Titanic. Il vaut mieux regarder les autres bateaux qui s’apprêtent à quitter le port.  » Sages propos.