Fort de sa position dominante sur le marché français des ESN, l’éditeur Boond (ex-BoondManager) fait évoluer sa stratégie pour aborder une nouvelle phase de croissance. Déjà adopté par plus de 2 000 entreprises de conseil et de services numériques en France – soit environ quatre ESN sur dix, selon l’éditeur – Boond oriente désormais ses efforts de développement vers le segment des grandes entreprises de conseil et de services numériques et l’international.
« Nous étions historiquement l’ERP des petites et moyennes entreprises de conseil et de services numériques. Un segment sur lequel nous équipons désormais plus de sept entreprises sur dix. Mais pour continuer à accélérer notre croissance, nous avons besoin de nous tourner vers les grands acteurs de ce secteur », explique Thomas Jaubert, CEO de Boond (photo), recruté il y a dix-huit mois précisément pour actionner de nouveaux leviers de croissance.
Cette inflexion stratégique s’est traduite par plusieurs initiatives. Depuis mi-septembre, sa plateforme ERP se décline en trois versions distinctes – Core, Advanced et Enterprise – adaptées respectivement aux petites structures, aux structures de taille intermédiaire et aux grandes structures. De même, depuis quelques mois, les équipes commerciales et succès client sont organisées par segment de clients, et les équipes produit structurées par persona pour mieux répondre aux besoins des différents profils d’utilisateurs chez les grands clients.
Cette trajectoire s’appuie sur la levée de fonds de 32 millions d’euros réalisée en 2024 auprès d’un fonds britannique. Celle-ci a déjà permis de doubler les effectifs R&D, donnant lieu à la création d’un pôle IA – qui conçoit des fonctionnalités de correspondance entre les besoins clients et les profils consultants, et prépare divers agents conversationnels métiers. La manne de la levée de fonds doit également permettre de préparer des acquisitions ciblées pour enrichir le bouquet fonctionnel de la solution et soutenir son déploiement à l’international.
Créé en 2009 par trois frères, Boond s’impose face aux grands ERP génériques du marché (Salesforce, Workday, Dynamics, Sage, etc.) en capitalisant sur le caractère vertical et intégré de son outil. « Notre solution est intégrée et pensée pour les métiers du conseil. Là où une solution générique oblige souvent à combiner plusieurs outils, voire à ajouter des développements spécifiques, notre offre répond directement aux besoins des équipes », souligne Thomas Jaubert.
Les temps de déploiement s’en trouvent divisés par trois à quatre, l’adoption par les utilisateurs améliorée et les ressources nécessaires pour exploiter et maintenir la solution réduites au minimum, complète-t-il. Et de faire valoir également que les clients de Boond surperforment le marché avec une croissance moyenne de l’ordre de 15 % à comparer aux 4 % de croissance annuelle du secteur.
Une approche qui fonctionne : « De nombreux grands comptes, déçus par la complexité ou le coût des solutions généralistes, se tournent aujourd’hui vers Boond pour leurs projets de modernisation SI, se félicite le CEO. On n’a jamais signé autant de grands comptes que depuis le mois de mai. Notre activité sur ce segment a été multipliée par trois à quatre ». De sorte que ce segment de clientèle représente désormais quasiment les deux tiers de ses revenus.
Boond a réalisé 12 M€ de chiffre d’affaires sur l’exercice clos en juin 2025, en progression de 24 %, et ambitionne de quadrupler ses revenus à horizon 2030 pour atteindre 50 M€.