Dans un entretien à CRN, George Kurtz, le PDG du géant texan de la cybersécurité CrowdStrike, accuse son concurrent Microsoft de faire peser un risque de sécurité énorme sur les clients de ses technologies.

Les vulnérabilités et les attaques médiatisées de ces derniers mois illustrent selon lui les défauts de son architecture de sécurité. Il fait référence notamment à l’incident de sécurité, avec le vol d’une clé de signature de compte, qui s’est soldée en juillet dernier par la violation de comptes de courrier électronique de clients, notamment ceux d’agences gouvernementales américaines.

Microsoft serait avant tout victime de son architecture héritée. « Cela est dû à certains des défis architecturaux qui existaient avant 2000, dans la façon dont Microsoft fonctionne et dont Active Directory fonctionne. Ces défis ont simplement été déplacés et répliqués en masse dans leur cloud », analyse-t-il. Il considère également que la technologie basée sur les signatures de Microsoft, issue d’acquisitions il y a 20 ans, ne fonctionne plus de manière satisfaisante.

Le patron de CrowdStrike considère que ce défi architectural trop contraignant oblige Microsoft à appliquer « pansement après pansement ». À défaut d’être remplacée, « l’architecture doit être repensée sur le fonctionnement de l’authentification dans cet environnement », estime-t-il.

CrowdStrike pointe aussi du doigt Defender et les outils de sécurité inclus avec la licence Microsoft 365. L’entreprise fait valoir que dans 75 % des violations de clients Microsoft sur lesquelles son équipe de réponse aux incidents a enquêté, Defender était utilisé et contourné par les attaquants.

« Si vous regardez les dernières violations que vous avez constatées dans l’espace gouvernemental, et si vous regardez certains des certificats qui ont été volés, ainsi que la capacité à usurper l’identité d’autres utilisateurs dans l’environnement Microsoft 365, c’est effrayant », déclare George Kurtz. Il souligne que si la proposition d’une offre intégrée a pu sembler attrayante, de plus en plus d’organisations arrivent à la conclusion que les compromis en matière de sécurité n’en valent pas la peine.

CrowdStrike affirme ainsi convertir un taux élevé de clients Microsoft victimes de violations et déçus de ses technologies. Même si l’entreprise est loin d’être la seule à vivement critiquer la firme de Redmond, on comprend bien son intérêt à tirer à boulet rouge sur un concurrent de plus en plus omniprésent dans la cybersécurité.