Après plusieurs années de stagnation du nombre de ses agences, le spécialiste des services informatiques à la personne a annoncé vouloir étoffer significativement son réseau de franchisés. À cet effet, il a annoncé une formule allégée de sa franchise. Explications de Maxime Berreby, dirigeant cofondateur de 5com, la tête de réseau de Docteur Ordinateur.

Channelnews : Vous avez annoncé le lancement d’une grande campagne de recrutement de franchisés pour votre réseau Docteur Ordinateur. Une annonce qui interpelle quand on sait que, malgré des communications régulières sur l’ouverture de nouvelles agences, le réseau Docteur Ordinateur ne progresse plus depuis au moins cinq ans. Il s’est stabilisé autour de 55 agences. Dans ce contexte, qu’entendez-vous par grande campagne de recrutement et quels objectifs vous êtes-vous fixés ?

Maxime Berreby : C’est vrai que ces dernières années, le réseau n’a pas grandi. Les arrivées de nouveaux franchisés ont globalement compensé les départs. On peut dire qu’on s’était un peu assoupi. Notre objectif aujourd’hui c’est de faire connaître l’enseigne partout en France et d’atteindre rapidement une centaine d’agences. Mais je pense qu’il y a de la place pour 150 agences. Et ce d’autant qu’il y a moins de concurrents qu’autrefois.

Channelnews : Comment comptez-vous vous y prendre pour parvenir à ce résultat ?

Maxime Berreby : Il y a six mois, on a embauché un nouveau responsable du développement, Vincent Bonnet, qui a pour objectif de se consacrer entièrement au développement du réseau. Nous avions déjà un responsable du développement mais, avec le temps, sa mission d’animation de réseau a pris le pas sur sa mission de développement. Surtout, on a considérablement allégé la formule pour devenir franchisé. Le droit d’entrée a ainsi été réduit à 5.000 € contre 12.000 € auparavant. On n’impose plus d’ouvrir une boutique, considérant que la réparation atelier et la vente sont finalement accessoires. On revient au concept du départ, à savoir un service informatique à la personne assuré par un technicien qui se déplace à domicile.  Au passage, on a revu les zones de chalandises à la baisse. L’idée, c’est d’ouvrir le réseau en permettant à des techniciens auto-entrepreneurs de construire un fonds de commerce et ne pas rester des sous-traitants.

Channelnews : Votre marché est né il y a une quinzaine d’années avec la mise en place des réductions d’impôts sur les services à la personne. Qu’est ce qui a changé dans votre manière d’exercer le métier depuis cette époque ?

Maxime Berreby : D’abord, il est important de souligner que le marché est toujours là – même s’il est stable – et qu’il s’appuie toujours sur la réduction fiscale de 50% sur les interventions à domicile. Toutefois, les deux autres avantages qui existaient à l’époque, la TVA à 5,5% et les charges sociales allégées, ont aujourd’hui disparu. Certes, en quinze ans les technologies et les compétences associées ont changé. À l’époque, notre champ d’intervention était limité au PC. Aujourd’hui, il s’étend à l’ensemble des objets connectés. Mais le métier reste le même. Il s’agit toujours d’apporter une assistance à domicile aux particuliers qui ont besoin notamment de formation, d’aide à l’installation, et de dépannage. La seule évolution vraiment notable, c’est la couche prise en main à distance.

Channelnews : Vous nourrissiez l’ambition de vous développer dans l’infogérance des PME. Où en êtes-vous sur ce point ?

Maxime Berreby : En effet, on a essayé de se diversifier sur ce marché assez complémentaire. Mais on a arrêté. C’est un marché très technique qui demande un savoir-faire particulier. On a choisi de vendre notre portefeuille de clients franciliens à Xefi fin 2017. Néanmoins, certains franchisés continuent d’avoir la double enseigne.

Channelnews : Quelle est la production cumulée des 55 agences Docteur Ordinateur sur la partie services à la personne et combien cela représente d’équivalents temps plein ?

Maxime Berreby : Docteur Ordinateur, c’est environ 2 M€ de facturations annuelles en cumulé et 45 équivalents temps plein.

Channelnews : Que valent les fonds de commerce de vos franchisés ?

Maxime Berreby : En moyenne 6 à 12 mois de chiffre d’affaires. Mais il est souvent difficile d’isoler la partie services à domicile des autres activités : réparation en atelier, vente de pièces détachées, services aux entreprises, etc.

Channelnews : dans votre communiqué, vous mentionnez que 5com, votre activité de services d’intervention technique en propre, connaît une croissance exponentielle. Laquelle et pourquoi ?

Maxime Berreby : 5com, qui s’appuie sur le réseau Docteur Ordinateur, vise 30 M€ de chiffre d’affaires cette année contre 18 M€ l’année dernière. Cette croissance est essentiellement due à la montée en puissance du marché de l’installation Linky dont nous sommes un des sous-traitants de référence.