HPE a annoncé lors de de sa conférence Discover à Londres fin novembre son architecture composable Synergy, un système convergé hybride qui permet de provisionner et déprovisionner des ressources physiques aussi facilement que des ressources virtuelles. Le constructeur a expliqué qu’il s’agissait de l’offre produit la plus innovante qu’il ait conçue sur la dernière décennie. Une offre de nature à bousculer les positions établies sur le terrain des infrastructures convergées, espère-t-il. Bien que Synergy ne doive pas être disponible avant le deuxième trimestre 2016 et que son positionnement tarifaire n’ait pas encore été dévoilé mais nous avons demandé aux partenaires de la marque ce qu’ils en pensaient. La première impression est plutôt… très positive.

À la question de savoir si cette offre est effectivement innovante, les partenaires répondent unanimement oui. « Synergy répond au dilemme posé aux services informatiques de gérer les infrastructures supportant les applications traditionnelles tout en développant une infrastructure plus rapide et plus flexible pour les nouvelles applications, estime François Mingoia, directeur général du groupe Activium. Elle permet de rationaliser les besoins d’infrastructure physique, virtuelle et en container sur une même infrastructure, optimisée pour chaque besoin applicatif. À ma connaissance, aucune autre offre sur le marché n’embrasse une vision aussi large ».

« Une architecture qui allie le meilleur des deux mondes »

« Cette architecture allie vraiment le meilleur des deux mondes en combinant une infrastructure classique d’une part avec une véritable infrastructure de Cloud privé permettant de provisionner les ressources à la demande d’autre part, renchérit Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technology. Elle répond clairement à la demande du marché pour l’hybridation des applications classiques et des applications natives cloud. HPE reprend de l’avance sur la concurrence avec ce type de solution innovante ».

« Cette offre est révolutionnaire car, à la différence des offres convergées, elle permet une scalabilité modulaire on demand des infrastructures traditionnelles », observe Eric Labaune, patron de l’activité infrastructures du groupe RDI. « L’architecture composable est l’aboutissement de l’approche hyperconvergence, abonde Régis Davesne, directeur de la division alliance fournisseurs de SCC France. Après l’hyperconvergence, qui a contribué à réduire le fameux « time to delivery », elle va permettre de réduire le « time to service » cher aux « métiers ».

Accélérer le développement des applications… tout en limitant les coûts

Principal atout mis en avant par les partenaires : sa capacité à accélérer le développement des applications tout en évitant les surcoûts liés aux infrastructures traditionnelles, selon Régis Davesne. Celui-ci souligne notamment le rôle des API, qui permettront aux développeurs de travailler plus rapidement, et celui des templates qui permettront de gagner en temps de déploiement.

Eric Labaune a également noté que HPE serait en mesure de proposer « une offre de financement permettant de bufferiser de la puissance de traitement, du stockage ou des capacités réseau chez les clients », susceptibles d’être activées à tout moment en fonction de leurs besoin. Une véritable « solution pay as you grow pour leurs datacenters ».

Quant aux objections de la concurrence, notamment celles de Dell qui a qualifié Synergy d’architecture « peu pratique, coûteuse, monolithique et propriétaire », elles sont rapidement balayées. « Les retours de nos clients sur OneView [l’orchestrateur] sont plutôt positifs sur sa simplicité d’utilisation et l’efficacité apportée par les profils », note François Mingoia. Celui-ci estime que concept d’architecture composable est en contradiction avec l’idée même de monolithisme invoqué par Dell. Quant au caractère propriétaire de l’offre, il s’inscrit également en faux : « HPE travaille depuis plusieurs mois au développement d’un écosystème ouvert pour faciliter l’intégration de Synergy au sein de l’informatique des clients. Des partenaires historiques comme Microsoft et VMware y participent, mais également des valeurs montantes comme Docker ou Chef Software ».

Sur la question du coût, difficile de se prononcer à ce stade, puisqu’aucun prix n’a été dévoilé. Mais selon Nicolas Leroy-Fleuriot, l’utilisation d’une interface unique (HPE OneView) pour paramétrer des ressources physiques et virtuelles, permettra de réduire de 17% à 30% les coûts d’investissements par rapport à ceux d’une infrastructure mixte traditionnelle-hyperconvergées classique en limitant les sur-configurations destinées à absorber les pics de charges.

Une offre de nature à changer la donne

Du coup, les partenaires sont convaincus que les clients vont suivre. « L’offre est neuve et nous n’avons pas encore de demande formelle. Mais les clients qui nous ont accompagnés à Discover ont été emballés par l’offre », assure Régis Davesne. « Nous pensons que ce nouveau modèle d’infrastructure composable peut réellement séduire les grand clients car il allie puissance technologique et financement sur mesure », se félicite pour sa part Eric Labaune.

« On pense que cette infrastructure mixte va trouver sa place dans le cadre de la simplification et de la réduction des coûts attendue par le marché en matière d’administration d’infrastructures hybrides », pronostique quant à lui Nicolas Leroy-Fleuriot.

Une offre que les partenaires seront d’autant plus prompts à relayer qu’il n’y aura, a priori, pas besoin de certifications supplémentaires. Du moins pour les partenaires les plus qualifiés. « HPE Synergy capitalise sur le fonctionnement de HPE OneView que nous matrisons et qui fait déjà partie de nos certifications Platinum », explique le PDG de Cheops Technology.