VMware tient actuellement sa conférence annuelle VMworld 2021 (5-7 octobre). Un événement toujours très intéressant à suivre non seulement pour s’informer des derniers développements de la stratégie VMware mais plus généralement pour se faire une idée relativement précise de la direction prise l’industrie du Cloud tout entière sur le moyen terme.

Les maître-mots du VMworld 2021 sont certainement le multicloud et le Edge computing. « À ce stade, c’est clair : le multicloud est le centre de la gravité de tout ce que nous faisons [et] va être le modèle que nous allons utiliser pour les vingt prochaines années », a ainsi déclaré Raghu Raghuram, le nouveau PDG de VMware, dans son discours d’ouverture. Raghu Raghuram a pris la suite de Pat Gelsinger en mai dernier.

Lors d’une conférence Zoom consacrée au décryptage des annonces du jour à l’intention de la presse française, Olivier Savornin, le directeur général de VMware France, a expliqué que VMware voyait dans le multicloud un moyen pour les clients d’accélérer leur transition vers le cloud, mais surtout de dépenser moins et de bénéficier d’une meilleure réversibilité. Pour lui, les annonces VMworld peuvent se répartir en trois catégories : celles visant à construire des application natives cloud ou à moderniser les applications historiques pour les porter dans le Cloud ; celles destinées à interconnecter les clouds et à faciliter la mobilité des applications entre clouds et celles ayant vocation à améliorer la gouvernance de cet environnement multicloud.

En matière de modernisation d’application, VMware a notamment annoncé une évolution de TKG (Tanzu Kubernetes Grid) sa distribution open source d’entreprise pour Kubernetes (vSphere reconfiguré pour Kubernetes). Désormais, TKG est déployable non seulement sur site dans VCS (vCenter Server) pour faciliter la création de machines virtuelles et conteneurs mais également sur des clouds privés. Autre annonce : la disponibilité de TKG en version gratuite sous l’appellation TKG Community Edition. Une manière de faciliter son adoption pour les développeurs.

Et aussi : Tanzu Kubernetes Grid Service, qui permet à vSphere de prendre en charge les GPU nVidia pour l’exécution de charges de travail conteneurisées affectées à des tâches d’apprentissage machine/intelligence artificielle quel que soit le Cloud utilisé. Un service qui permet « aux équipes d’exploitation informatique d’utiliser leur environnement vSphere existant pour fournir des clusters Kubernetes aux équipes de développeurs IA à un rythme rapide », note CRN.

VMware a également consacré plusieurs annonces aux environnements Edge, sur lesquels tourneront 30% des charges de travail à l’horizon 2025 selon les dernières projections des grands cabinets d’analystes, a expliqué Eric Marin, directeur technique de VMware France lors de la conférence de presse Zoom. Une tendance confirmée par Raghu Raghuram qui a noté lors de son discours d’ouverture qu’un « nouveau type de charge de travail était en train d’émerger : les applications natives Edge ». Eric Marin signale à ce propos de nombreux projets Edge en cours d’implémentation en France (analyse de streaming vidéo, analyse images satellite en local…). Une informatique de périphérie dont le développement est soutenu aux USA par l’essor de la réalité virtuelle, les véhicules connectés et les usages liés à la 5G…

C’est dans ce contexte que l’éditeur a présenté VMware Edge, une gamme de produits permettant aux entreprises d’exécuter, de gérer et de mieux sécuriser les applications natives Edge sur plusieurs clouds. Fer de lance de cette gamme, Edge Compute, une pile dédiée de machines virtuelles et de conteneurs intégrés. Une pile déjà supportée par la version D (durcie) de Dell VxRail et par les serveurs ThinkSystem SE350 Edge de Lenovo.

VMware a également annoncé de nouvelles fonctionnalités au sein de son offre de sécurité VMware SASE qui s’enrichit notamment d’un service CASB (Cloud Access Security Broker) ou en français d’une solution de sécurisation des accès Cloud, et d’un service de prévention des fuites d’information. Au passage, l’éditeur a annoncé l’intégration de sa solution de cybersécurité Carbon Black dans vSphere.

L’éditeur a profité de l’occasion pour dire quelques mots de VMware Cloud Disaster Recovery, une solution restauration sous forme de service (DRaaS) qui accélère la récupération des applications et des données en cas d’attaque par ransomwares et réduit la perte de données maximale admissible (RPO) à 30 minutes.

Enfi VMware a évoqué plusieurs de ses projets R&D. Notamment le projet Arctic, un vSphere en tant que service, qui permettra aux administrateurs vSphere de tirer parti de ses nouveaux services intégrés dits cross-Cloud, qui permettent aux clients de créer, d’exécuter, de sécuriser et de déplacer des applications sur n’importe quel cloud.

Autre projet mentionné, son projet Capitola, un programme de mémoire définie par logiciel qui permettra d’agréger tous les types de mémoires entre elles (DRAM, PMEM, NVMe…) et de les mettre au service des applications dans une optique de réduction des coûts.

Enfin, VMware a présenté son projet Ensemble, un service cross-Cloud qui donne une vue unifiée des applications éclatées sur de multiples clouds.