Le tribunal de commerce de Lyon a rendu sa décision concernant la reprise de Scopelec, le groupe coopératif sous-traitant d’Orange en redressement judiciaire. Parmi les offres des 6 repreneurs potentiels, il a retenu celle du groupe Circet. Ce concurrent de Scopelec, important fournisseur de services d’infrastructures télécoms en Europe, reprend « la totalité de l’activité de Scopelec, hors La Réunion-Mayotte, Usages et Services, Sud-Est, pour Gobé et Scopelec Energies Services », a précisé le tribunal le 28 décembre.

Circet, dont le siège est à Solliès-Pont (Var) mais détenu depuis 2021 par le fonds britannique ICG, s’est engagé à sauvegarder 1049 emplois, soit moins de la moitié de l’effectif restant de 2300 personnes de Scopelec. Avant de perdre en novembre 2021 une grande partie de ses contrats de sous-traitance avec Orange pour l’installation des réseaux fibre, la plus grande coopérative de France comptait encore plus de 3600 salariés.

L’amertume est forte chez les salariés de Scopelec dont une majorité soutenait l’offre de Newscope, portée par l’ex-direction, qui prévoyait la sauvegarde de 1457 emplois et de poursuivre le projet coopératif. Elle n’est pas non plus une surprise car dès l’audience du 8 décembre dernier les administrateurs et mandataires judiciaires, ainsi que le parquet, avaient jugé l’offre de Circet plus solide financièrement que celle de Newscope.

« C’est vraiment une décision décevante, on est triste après avoir fourni tous ces efforts. 1.049 employés c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. La responsabilité est portée en grande partie par Orange, mais aussi par le gouvernement qui n’a pas levé le petit doigt », a déclaré le délégué syndical CGT Mario Cesaro, cité par France Bleue.

Même écho à gauche sur l’échiquier politique. « Malgré mes demandes répétées, je regrette que l’Etat n’ait pas choisi de mettre toute sa force au service de Newscope, ce qui aurait permis de privilégier l’emploi local, l’économie sociale et solidaire ainsi que l’actionnariat salarié », a aussi réagi sur Twitter Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, qui comme plusieurs grands élus locaux avait apporté son soutien à l’offre portée par les salariés.

Outre Newscope, les autres candidats déçus à la reprise sont les sociétés Alsatis, Kyntus, Solutions 30 et Foliateam. La décision clôt un dossier qui a agité depuis plus d’un an le monde des télécoms. Elle conforte un peu plus Circet, un groupe qui pour atteindre une taille critique s’est lancé depuis 2004 dans une course à la croissance externe en France, en Europe et à l’international. Les salariés de Scopelec repris intégreront un mastodonte des services qui employait fin 2021, 15.350 personnes pour un chiffre d’affaires de près de 2,5 milliards d’euros.