Les startups spécialisées en intelligence artificielle (IA) ont absorbé plus d’un tiers des montants investis en dette à risque (venture debt) aux États-Unis et en Europe depuis le début de l’année, selon PitchBook. Elles ont capté 11,3 milliards de dollars sur un montant global de 30 milliards, soit 38 % des montants totaux engagés sur ce segment.
Alors que le nombre global de transactions a diminué, la part des transactions liées aux startups d’IA a suivi le chemin inverse, passant de 18,9% en 2024 à 21,8% en 2025. Et cela dans un contexte de forte accélération du secteur du venture debt, dont les prêts ont bondi de 94,5% entre 2023 et 2024 pour culminer à 53,3 milliards de dollars.
Cette envolée des prêts répond d’une part aux besoins financiers majeurs des startups d’IA. Une autre explication est qu’après des levées souvent conséquentes au démarrage, elles ne parviennent plus ensuite à répondre aux attentes des investisseurs en capital-risque. La dette est alors un moyen de mobiliser des montants importants sans céder davantage de parts mais aussi de préserver leur capacité d’investissement et leur valorisation.
Face à l’explosion des couts informatiques, certaines des transactions les plus importantes sont utilisées pour investir dans des centres de données ou de nouveaux GPU. C’est le cas de Lamba Labs qui a levé 500 M$, Crusoe 750 M$ et CoreWeave 2,3 Md$. Le prêt consenti peut alors être garanti sur des actifs tangibles. Mais le modèle est risqué car il est difficile de prévoir à quelle vitesse se déprécieront ces GPU achetés à prix d’or.
Cette concentration du financement au profit de l’IA se fait aussi au détriment des autres startups innovantes, risquant d’aggraver encore leur difficulté à lever des fonds.