Malgré ses bons résultats financiers, Sage licencie en France. 124 salariés (sur environ 1.800) sont menacés de perdre leur poste dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi applicable en janvier. Ce plan prévoit notamment la suppression de 45 postes à la direction financière, transférée à Londres, et la fermeture de huit agences régionales (Aix-en-Provence, Sophia, Nantes, Grenoble, Toulouse, Lille et Laval). Ces fermetures s’ajoutent à celle de l’agence de Montreuil-sous-Bois, qui a fermé dès le printemps.

Ces fermetures d’établissements vont entraîner des modifications substantielles de contrat de travail pour 79 des quelque 114 personnes y travaillant, selon des sources syndicales confirmées par la direction de l’entreprise. Une quinzaine de salariés, tous issus du site d’Aix-en-Provence, se verront proposer une mobilité géographique au choix parmi les sites restant ouverts (Bordeaux, Metz, Paris, pour les principaux). Les autres se verront proposer un télétravail à temps plein.

Une première mouture de ce plan, limitée au volet fermeture des agences régionale et ne prévoyant donc aucune suppression de poste, avait été annoncée en juin dernier puis retirée. Ce n’est que fin août qu’une procédure d’information-consultation a été relancée, incluant cette fois 68 suppressions d’emploi en plus des 79 modifications de contrat (mais sanctuarisant l’agence de Lyon, un temps menacée). Des négociations menées par les instances représentatives avec l’appui d’un collectif de salariés baptisé « Sage, c’est nous » et les syndicats a permis de réduire le périmètre du plan et d’obtenir de meilleures conditions de départ pour les partants. Le nombre des suppressions d’emploi a ainsi été revu à la baisse grâce notamment à des reclassements en amont.

Le plan est cours d’examen par la Direccte (direction départementale du travail), qui devrait rendre son avis le 15 décembre. Les salariés concernés seront alors notifiés et auront un mois pour accepter ou non les propositions qui leur seront faites.

Ce PSE intervient alors que le groupe Sage vient d’annoncer pour son exercice clos le 30 septembre, une croissance de 6.1% de ses revenus, à 1,56 milliard de livres, et un résultat d’exploitation record en hausse de 9.2%, à 427 M£. Dans le même temps, ses frais généraux et administratifs rapportés au chiffre d’affaires ont diminué à 16,5% (contre 18,7% en 2015). Principal facteur de cette croissance du chiffre d’affaires : la hausse de 32,3% des revenus des contrats dits de souscription, dont le nombre a augmenté de 46% sur l’exercice.

Correction du 6 décembre à 22h00 : certaines informations de cet article relatives aux emplois menacés étaient partiellement inexactes. Ainsi, rien ne permettait d’affirmer que « 124 salariés s’apprêtent à quitter l’entreprise » comme écrit initialement sur la base d’un tract mal interprété de la CFDT Sage, ni même que « 124 salariés [étaient] menacés de quitter l’entreprise » (après une première reformulation mise en ligne à 14h00). En réalité, seuls 45 postes sont directement menacés. Pour les 79 autres salariés concernés par le plan, il n’est prévu qu’une modification substantielle de leur contrat de travail. La nuance est importante dans la mesure où il est probable qu’une partie des salariés concernés accepteront les modifications imposées, évitant ainsi leur licenciement sec. Dont acte.

Correction du 7 décembre 19h00 : après avoir pu joindre la DRH de Sage France, certaines nouvelles précisions ont été apportées. L’agence de Montreuil ayant fermé dès avril, elle ne fait pas partie du périmètre du plan. Cela réduit donc le nombre d’agences menacées de fermeture à sept et non huit. La première mouture du plan a été retirée par la direction avant d’être envoyée à la Direccte, contrairement à ce qui avait été écrit. La réduction du nombre d’emplois supprimés est le fruit d’une volonté commune des instances représentatives et de la direction, nous a indiqué cette dernière et non d’une quelconque pression du collectif « Sage, c’est nous ». Ce n’est toutefois pas l’avis de la CFDT qui estime que la mobilisation du collectif a été déterminante sur les négociations.