L’enquête fédérale américaine sur d’éventuelles fraudes lors du rachat d’Autonomy par HP pourrait prendre quelques années révèle le Daily Mail qui se base sur les confidences d’un agent du FBI.
Lors de la présentation des résultats de son exercice 2012, le constructeur avait révélé avoir subi une perte de 12,6 milliards de dollars, alourdie par une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars pour dépréciation d’actifs sur le dernier trimestre, une somme imputée en grande partie à l’éditeur britannique, acquis fin 2011 pour plus de 11 milliards de dollars.
La firme de Palo Alto affirmait avoir constaté de graves irrégularités comptables dans les comptes d’Autonomy et reprochait à certains anciens membres de l’équipe de direction de l’éditeur d’avoir sciemment trompé les investisseurs et les acheteurs potentiels pour embellir la mariée. Elle estimait que la valeur de l’entreprise avait été gonflée d’environ 5 milliards de dollars via la comptabilisation indue de ventes de matériels (pour 10% à 15% de son chiffre d’affaires) et de revenus de licences sans transaction réelle. HP avait aussitôt a saisi la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine et la FSA (Financial Services Authority) britannique, qui ont toutes deux diligenté une enquête. L’enquête américaine a été confiée au Département de la justice.
Mike Lynch, l’ancien patron d’Autonomy, avait rejeté ces accusations et mis en cause la mauvaise gestion de l’entreprise après son rachat.
Les confidences de l’agent du FBI sont une très mauvaise nouvelle pour lui. Il a en effet consacré une partie des 500 millions de livres qu’il a retirés de la vente pour sa défense. Celle-ci a été confiée à un ténor américain du barreau, Reid Weingarten, du cabinet Steptoe & Johnson, qui a défendu en 2009 le cinéaste Roman Polanski.