Pour la première fois depuis 10 ans, le bénéfice d’Apple plonge. Pour contrer la chute du cours, l’entreprise va verser 100 milliards de dollars à ses actionnaires promet le PDG, de plus en plus contesté.
Pour la première fois depuis 10 ans, Apple affiche une baisse de son bénéfice trimestriel. Ce dernier a chuté de 18% pour atteindre 9,5 milliards de dollars ou 10,09 dollars par action. Il faut remonter au mois de juin 2003 pour rencontrer une baisse des bénéfices, mais avec un gain net de 32 millions de dollars on était alors bien loin des chiffres actuels.
Le chiffre d’affaires s’affiche quant à lui à 43,6 milliards de dollars, contre 39,2 milliards de dollars un an plus tôt, soit un gain de 11%. Le fabricant a en effet livré plus de terminaux (37,4 millions d’iPhone, contre 35,1 millions, et 19,5 millions d’iPad contre 11,8 millions, le nombre de Mac écoulés restant stable avec 4 millions d’unités) mais avec une marge brute moindre. Celle-ci recule en effet de 21%, passant de 47,4% à 37,5%.
Petite consolation tout de même : ces résultats sont légèrement moins mauvais que ce qu’attendaient les analystes, lesquels prévoyaient un chiffre d’affaires de 42,6 milliards de dollars et un BPA de 10,07 dollars.
Un jackpot pour les actionnaires
Ce qui, à l’échelle d’Apple habituée aux croissances vertigineuses, ressemble à une débâcle n’aidera certainement pas le cours de bourse, qui a perdu 42% de sa valeur en six mois, à retrouver sa splendeur d’antan et ce malgré la pirouette de Tim Cook. Se rappelant sans doute que sa société dispose de 145 milliards de dollars de trésorerie, le PDG d’Apple a en effet promis aux actionnaires de leur verser 100 milliards de dollars en deux ans et demi, gonflant ainsi de 55 milliards le jackpot annoncé l’an dernier. Cette annonce est en soi une véritable révolution si l’on songe que Steve Jobs s’était en son temps toujours opposé à verser le moindre cent aux actionnaires, préférant gonfler le trésor de guerre de la société.
Face aux critiques qui regrettent l’absence d’innovation de Cupertino, Tim Cook promet par ailleurs des lendemains qui chantent. « Notre équipe travaille sérieusement à quelques équipements, logiciels et services extraordinaires et nous sommes très excités en pensant aux produits que nous avons dans nos tuyaux », annonce-t-il.
Pas sûr que cela soit suffisant pour remonter le moral des actionnaires et des clients au moment où Forbes s’interroge sur un éventuel remplacement du PDG de la firme à la pomme. Si l’on en croit le site économique, certains actionnaires majeurs affirment en privé qu’il est temps de pousser le CEO – le patron le mieux payé aux Etats-Unis – vers la sortie pour remettre Apple sur les rails.