Après un an de test, Microsoft entrouvre les portes de son service Azure OpenAI à ses clients. Satya Nadella en a fait lui-même l’annonce en précisant que ChatGPT intégrerait aussi prochainement la suite d’outils d’IA. En attendant, le service propose les principaux modèles de langage d’OpenAI. Microsoft, qui a un statut de partenaire privilégié après avoir investi 1 Md$ dans la start-up, est le premier à les rendre accessible dans son cloud public.
« Nous avons lancé Azure OpenAI Service pour permettre aux clients d’exploiter la puissance des modèles d’IA générative à grande échelle avec les engagements que les clients attendent de notre infrastructure cloud et informatique Azure : sécurité, fiabilité, conformité, confidentialité des données et fonctionnalités intégrées d’IA responsable », explique sur le blog de Microsoft Eric Boyd, le vice-président en charge de la plateforme d’IA.
Les nouveaux modèles d’IA proposés incluent principalement GPT-3.5, Codex et DALL.E 2. Microsoft précise que le service de production est le même que celui qu’il utilise pour intégrer l’IA à ses solutions. L’éditeur fait référence à GitHub Copilot, qui exploite Codex pour assister les développeurs dans les tâches de codage, Power BI qui s’appuie sur GPT-3 pour générer automatiquement des formules on encore son nouveau produit Microsoft Designer, capable avec Dall.E de générer des images à partir d’invites textuelles.
Si Microsoft laisse les entreprises et les développeurs utiliser à leur tour ces systèmes pour leurs propres applications et charges de travail, il ne le fait pas sans limitation. Alors qu’on prête à l’éditeur l’intention d’investir encore 10 Md$ dans OpenAI, il insiste sur la mise en place de garde-fous pour assurer une approche responsable de l’IA.
Les développeurs seront ainsi tenus de faire une demande d’accès en décrivant les cas d’utilisation prévus. Une précaution qui s’impose puisqu’une option permet le chiffrement des données. Des filtres sont aussi mis en place pour contrôler les contenus litigieux tant en entrée du système qu’au niveau des contenus générés. Les quotas mis en place sur le nombre, la taille et la durée des projets sont aussi un moyen pour Microsoft de contrôler la montée en puissance du service.
Microsoft promet des cas d’usages variés et qui pourront être utilisés par des entreprises de toutes tailles. Parmi celles cités en exemple, Moveworks est une start-up qui utilise Azure OpenAI pour détecter les lacunes dans ses bases de connaissance de relation client et générer automatiquement des contenus manquant. Le média Al Jazera s’en lui pour résumer, traduire et catégoriser ses contenus. Dernier exemple avec le géant KPMG qui l’expérimente sur les données fiscales des initiatives ESG de ses clients.
« OpenAI Service trouve les relations de données pour prédire les paiements d’impôt et le type d’impôt, ce qui facilite grandement la validation de l’exactitude et la catégorisation des paiements par pays et par type d’impôt », détaille Brett Weaver, le responsable du projet chez KPMG.
S’exprimant cette semaine depuis le forum de Davos, le PDG de Microsoft a mis en avant les gains en productivité que pourraient apporter ces nouveaux outils d’IA génératifs. « Nous avons besoin de quelque chose qui change vraiment la courbe de productivité afin que nous puissions avoir une croissance économique réelle », a-t-il déclaré devant un parterre de dirigeants.