L’ancien silo à sucre du port de Marseille, en friche depuis 2015, va être remplacé par un centre de données nommé MRS5 à partir de 2026. Comme son nom l’indique, il s’agira du cinquième datacenter de la société Digital Realty (ex-Interxion) dans la cité phocéenne et du quatrième dans le port autonome de la ville. Le plus gros aussi, avec une surface de 12.000 m2. Les quatre datacenters construits précédemment dans le secteur s’étendent sur 24.000 m2 au total.

Même si le centre de données sera conçu pour être « jusqu’à 30 fois plus économe en énergie qu’avec un système de refroidissement classique » en utilisant l’eau d’une ancienne galerie minière – la galerie de la Mer – ainsi que sa propre sous-station électrique, la multiplication des datacenters n’est pas du goût de tout le monde à Marseille.

En effet, Fabrice Coquio, le directeur général France de Digital Realty, affirme que ce nouveau datacenter « dynamisera l’emploi local avec plus de 200 emplois directs et indirects dédiés qui s’ajoutent au 400 déjà créés » mais cela ne représente pas beaucoup une fois ramené aux bénéfices issus de ces structures.

Rappelons que la ville accueille de plus en plus de câbles sous-marins. Sa position géographique est idéale, comme le précisait déjà le journaliste Albert Londres en son temps. Le port de Marseille est la porte d’accès numérique vers l’Afrique via le détroit de Gibraltar ainsi que vers le Moyen-Orient et l’Inde en passant par le canal de Suez. Par ailleurs, il est connecté aux autres hubs Internet terrestres européens. Marseille est notamment le point d’arrivée en France de Peace, le câble chinois qui relie la ville à Singapour en passant par à Malte, la côte Est de l’Afrique et le Pakistan. La ville devrait prochainement devenir le cinquième hub mondial de données.

Le chantier de démolition, de dépollution et de désamiantage du site de l’ancien silo à sucre débute dès le mois prochain.