SAP a limité la casse en 2020 si l’on en croit le cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC). Dans sa dernière étude SITSI (Software et IT Services), ce dernier estime que le caractère stratégique que représente SAP pour les activités les plus critiques des entreprises qui l’utilisent offre une certaine résilience au marché des services de l’éditeur allemand. Si le confinement, notamment l’interdiction d’accéder aux sites physiques, a freiné les grands déploiements, les projets les plus importants ont malgré tout pu être maintenus.

Alors que le marché des services numériques devrait diminuer de 8,7%, celui de services SAP devrait limiter son recul à 5,1% estime l’auteur de l’étude Franck Nassah. La baisse a surtout concerné le marché du conseil et de l’intégration, les projets qui étaient « dans les tuyaux », ou au stade de la réflexion / discussion ont été reportés ou arrêtés « pour satisfaire aux urgences et aux priorités essentielles inhérentes à la situation sanitaire et économique ». Sur le marché des projets, la partie concernant les produits « legacy » a également souffert, baissant de 19% cette année (un recul de 16% est attendu pour la période 2020-2024) tandis que les produits plus récents (S/4 Hana, SAP Customer Experience, SAP Cloud Platform…) ont enregistré une croissance de 20,6% en 2020, croissance qui devrait s’accélérer pour dépasser les 24% en moyenne d’ici 2024.

Pour les années à venir, PAC a décelé 4 grandes tendances : l’exploitation des données (dont le circuit doit être revu et qui nécessitent des outils importants), les compétences Agile/DevOps et gestion d’API (l’agile même dans le monde SAP devient la norme), le cloud, et les prestations de conseil, en forte croissance (car elles permettent aux clients de définir leur feuille de route de leur transformation numérique).

Malgré une année 2020 difficile, PAC reste optimiste pour la suite. « Les impacts de cette crise devraient être absorbés en 2 ans avec un marché des services SAP en France qui aura retrouvé son volume de 2019 dès 2022 », estime Franck Nassah.Pour qu’ils bénéficient de cette dynamique, les ESN doivent se positionner sur les nouveaux produits sans toutefois délaisser le « legacy » qui reste encore aujourd’hui l’activité la plus importante en volume, conclut-il.