Intel s’engage résolument sur la voie de la diversification dans les secteurs des objets connectés et des puces FPGA (field-programmable gate array). Le fondeur vient ainsi d’acquérir pour une somme tenue secrète
Lemoprix, une spin-off de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
Fondée en 2008 et comptant une quarantaine de personnes, cette petite société a développé une puce contenant un microprojecteur laser, une technologie qui permet de reconstituer et projeter des images en couleur sur n’importe quel support. Cette technologie peut notamment être intégrée aux wearables ou encore aux smartphones. Elle complète celle d’une autre spin-off de l’EPFL, Composyt Light Lab, acquise en janvier dernier. Cette dernière a développé un système d’affichage des hologrammes sur verre.
Selon la presse suisse, les deux sociétés collaborent déjà depuis un certain temps dans la conception de lunettes à réalité augmentée. Des lunettes selon elles bien plus confortables que les Google Glass, L’association des deux technologies permettrait également de projeter des informations en temps réel sur les pare-brises des voitures..
Lemoprix, tout comme Composyt Light Lab, va rejoindre la division «New Devices» d’Intel.
Plus de dix milliards de dollars pour Altera
Toutefois l’annonce le plus importante du week-end est le rachat probable par la firme américaine de son concurrent Altera.
Si l’on en croit le Wall Street Journal, qui fait état de discussions avancées entre les deux entreprises, l’opération serait la plus importante réalisée par Intel depuis le rachat de McAfee pour 7,7 milliards de dollars en 2011. Cette fois, le fondeur serait prêt à mettre plus de 10 milliards de dollars sur la table. On notera à ce propos que la valorisation d’Altera après la propagation de ces rumeurs vendredi soir a frôlé les 13,4 milliards de dollars.
Selon l’analyste technologique Patrick Moorhead, cité par Forbes, l’opération permettrait à Intel de protéger son marché le plus rentable : les serveurs. En effet, les circuits logiques FPGA sont capables de réaliser des tâches bien plus rapidement que ne le font les microprocesseurs d’Intel. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises, les intègrent dans leurs datacenters. Microsoft et Baidu les auraient ainsi associées à des processeurs Intel avec des résultats encourageants.
Toujours selon Patrick Moorhead, plusieurs possesseurs de gros datacenters pourraient expérimenter les FPGA avec des chips ARM. En mettant la main sur Altera, intel réduirait cette possibilité à néant.