Pierre DuchesneUne jeune pousse vient de mettre sur le marché un outil capable de gérer la veille des infrastructures informatiques et de piloter leur consommation électrique avec d’importantes économies à la clé.

 

Créée à l’initiative de quatre ingénieurs fraîchement diplômés, la jeune pousse Avob a conçu Energy Saver, un outil capable de diviser jusque par deux la consommation énergétique des infrastructures informatiques sur lesquelles il est installé. Il permet ainsi de réduire jusqu’à 70% la consommation électrique des postes de travail, soit 70 € d’économie par poste et par an. « Notre technologie ne se contente pas de gérer la mise en veille des équipements informatiques, ainsi que le font déjà des sociétés comme Hibernatus System, Landesk, Verdiem ou 1E, explique Pierre Duchesne, président de la société, mais elle pilote aussi leur activité ».

En pratique, Energy Saver module la fréquence d’horloge des infrastructures informatiques en fonction de leur niveau de sollicitation réel. Une tâche dévolue à des algorithmes prédictifs de son crû. Energy Saver gère les PC mais aussi les éléments actifs de réseau, grâce à un partenariat initié avec Cisco il y a un an. Et d’ici la fin de l’année, Avob sera en mesure de proposer une extension de son offre adaptée aux serveurs, suite là aussi à son rapprochement avec Intel et Microsoft au printemps dernier.


La jeune pousse offre le choix entre deux modèles d’acquisition à ses clients : le mode locatif ou la licence perpétuelle. Dans le premier cas, Avob détermine via un audit l’économie supposée que sa technologie va générer pour son client en un an et lui propose un abonnement annuel équivalent à 6 mois d’économies. Dans le second cas, Avob facture l’équivalent d’un an d’économies hors la maintenance, exigible dès la deuxième année et qui équivaut à 20% du prix.

Compte tenu du prix de l’audit (environ 6.000 €), Energy Saver ne se justifie que pour les parcs d’au minimum 1.500 PC. D’où une cible exclusivement grands comptes. Le modèle de vente de la société est mixte, associant direct et indirect. Si la solution a demandé trois ans de développement (l’équivalent de 6 années-homme), la commercialisation n’a démarré que depuis quelques mois.

À voir le rythme auquel les audits se succèdent, l’offre d’Avob semble déjà intéresser beaucoup de monde. Pierre Duchesne revendique ainsi un proof of concept au Ministère de la culture qui devrait déboucher sur un appel d’offre dans les prochaines semaines et table sur 500.000 ventes de licences en 2010. Il espère que la société passera les 500.000 € de chiffre d’affaires à l’issue de son premier exercice en avril 2010.

Néanmoins, Avob a déjà noué une dizaine de partenariats avec des revendeurs grands comptes (parmi lesquels LNA) ou des intégrateurs locaux (dont le picard Agesys). Pierre Duchesne revendique même un vrai programme partenaires incluant une procédure d’enregistrement de projet et plusieurs niveaux d’accréditation en fonction de l’expertise déployée autour de sa technologie.