Le senior vice-président et directeur général d’HP Enterprise, Manish Goel, a eu des mots très durs pour la fusion Dell-EMC. Dans une interview accordée à CRN à l’occasion de la conférence HPE Discover qui se déroule à Las Vegas, il a qualifié les « futurs mariés » d’entreprises sur le déclin « Si vous prenez deux entreprises sur le déclin et que vous les rassemblez, elles restent deux entreprises sur le déclin qui déclineront plus rapidement ensemble. Si elles fusionnent, nous serons face à une tonne d’incertitude. Indépendamment de toute stratégie, de toute réalisation, une chose est certaine : le seul objectif de Dell-EMC pour les prochains 18 à 24 mois sera la réussite de leur rapprochement et ne concernera ni les clients, ni les partenaires. » Ces propos interviennent alors que la firme de Palo Alto se lance dans une entreprise de séduction à l’encontre du channel de ses deux concurrents. Manish Goel a ainsi convié plusieurs centaines de ces revendeurs à des présentations privées du programme Smart Choice qui leur propose notamment de rejoindre le réseau HPE au même niveau de certification que celui qu’ils occupent actuellement. Il essaye notamment de les convaincre que l’offre de stockage StoreServe ainsi que l’avance de HPE dans les  infrastructures composables comme Synergy constituent un net avantage compétitif par rapport à l’offre Dell-EMC et celles des autres concurrents comme Cisco et IBM.

Avec son programme Smart Choice, HPE espère renouveler le succès du programme Smart Choice IBM qui lui avait permis il y a deux ans de profiter de la vente des serveurs x86 de Big Blue à Lenovo pour générer un milliard de dollars de chiffres d’affaires supplémentaire.

Invité par nos confrères a commenter les propos de Manish Goel, un porte-parole de Dell a rappelé les propos tenus par Michael Dell lors d’EMC World. « Il n’est pas facile de rétrécir le chemin qui mène vers le succès. Ce n’est pas quelque chose de courant. Mais ils l’ont fait. Ils sont devenus plus petits. Ils se sont éloignés de leur base avec moins de revenus, moins d’innovation en R&D, moins de logiciels, une chaîne d’approvisionnement plus petite, et en cédant à Dell des parts de marché de chacune de leurs activités, même en ce moment. »