La virtualisation des réseaux, dont l’évolution passe par le Cloud, se renforce avec l’addition d’une infrastructure logicielle, Openstack, proposée, pour l’instant, uniquement par HP.
La dernière évolution de la virtualisation des réseaux est donnée par l’intégration de la version 2.0 HP Helion, développée autour de la version 11 d’OpenStack, dénommée Kilo. Elle permettra de créer et d’administrer des réseaux SDN (Software-Defined Network) dans un environnement distribué et multi-datacenters.
Pour arriver à cette solution, HP a donc relié sa propre version d’Openstack, Helion avec la plateforme de Nuage Networks (une spin off d’Alcatel Lucent) et sa plateforme de services virtualisés, le Distributed Cloud Networking (DCN) pour tisser des liens virtuels entre différents serveurs SDN. Comme le disait Mark Interrante, le Vice President de la plateforme HP Helion : « Ces capacités font disparaître les frontières d’un réseau traditionnel, en donnant accès à une automatisation complète et en apportant l’agilité nécessaire pour déployer un cloud hybride.»
Un assemblage prêt à l’emploi
La firme proposera en outre une interface d’administration originale, un répartiteur de charge, un firewall et des services VPN pour chaque plateforme logicielle vendue. Par rapport au premier projet d’offre de « logiciels SDN » d’octobre 2013 où HP basait son offre de réseau sur le seul Openflow, la firme de Meg Whitman a fait évoluer ses concepts d’infrastructures réseau. Mais le principe de fond est toujours le même, celui de créer un catalogue d’applications et de services autour d’une offre de réseau virtualisé.
Du côté de Nuage Networks, la logique de commutation Open vSwitch qui fonctionne au niveau 3 de la pile OSI, n’a pas changé. Comme d’autres formules, telles que celle de NSX (VMware) ou l’Opencontrail de Juniper, le VRS (Virtual Routing and Switching) de Nuage Networks fournit des services de réseau pour les hyperviseurs (KVM, Xen, Hyper-V et ESXi) des différents serveurs.
Un principe qui reprend les bases des réseaux MPLS
Pour Nuage, la commutation dite de niveau 2 et le filtrage de paquets sont simples car les points d’entrées des flux, de multiples tunnels VPN sont faciles à atteindre. Nuage propose un routage distribué de niveau 3 basé sur des transferts de paquets dans les différents tunnels qui relient les serveurs : chaque VRS établit une connexion de tunnel avec d’autres agents de la VRS dans le réseau, de sorte que le routage peut être effectué dans l’hyperviseur du serveur. Le principe du VRS reprend, en gros, les principes des réseaux MPLS des opérateurs pour établir une chaîne de liens virtualisés dans lesquels circulent les paquets de données, « étiquetés» à la volée. L’intérêt de l’assemblage offert par HP et Nuage Networks est d’offrir une pile complète de développement qui devrait intéresser les hébergeurs.
Des ouvertures vers le Cloud public
La firme propose aussi pour se raccorder aux clouds publics et en particulier à Amazon, son offre Eucalyptus, firme rachetée en mars dernier.
Juste avant le lancement de son offre Helion 2.0, HP avait abandonné son offre de cloud public (disponible uniquement aux États Unis). Lors d’une réunion Européenne à Bruxelles où la localisation des données est devenue un enjeu communautaire, Xavier Poisson-Gouyou Beauchamps, le responsable d’Helion en Europe, avait déclaré de manière prémonitoire : « Nous ne sommes pas là pour faire tourner nos datacenters, mais pour accélérer l’accès au Cloud. En enrichissant la communauté, nous enrichissons nos clients et les clients de nos clients ! »
Une offre ouverte aux conteneurs Dockers
Pour des développements autour des conteneurs Dockers, HP propose aussi sa propre version de Cloud Foundry, Stackato, produit racheté fin juillet avec ses développeurs. Lors de sa grand-messe Discover, en juin 2014, la firme avait en outre annoncé avoir déjà réuni dans son programme « Cloud Agile Service Provider » 115 fournisseurs de services au niveau mondial et 1 500 déploiements de clouds privés. À l ‘époque, AT&T et Hong Kong Telecom avait présenté longuement leurs développements. Lors de la réunion Cloud28+, à la fin septembre de cette année, le groupement de fournisseurs de services européens, revendeurs, éditeurs et entités gouvernementales, rassemblait déjà 75 membres parmi lesquels BT et Progress Software avaient consacré HP comme promoteur d’un cloud européen « indépendant ». L’initiative « à but non lucratif » de HP pour fédérer le monde du cloud autour de la création d’un catalogue unique européen de services est déjà devenue une réalité.
HP n’est pas seul
Lors du lancement du programme, HP Helion 2.0 à Tokyo, la firme se vantait déjà de pouvoir proposer sur cette nouvelle version 84 programmes différents développés par 60 intégrateurs.
Il reste que HP n’est pas le seul fournisseur de solutions SDN. D’autres, Juniper en tête, feront front, certains proposant déjà des solutions applicatives basées sur leur contrôleurs SDN et sur NSX (VMware). Mais le fait de proposer une plateforme complète de « A à Z » sur une base open source, a priori moins coûteuse, a de quoi séduire.
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