C’est un méga-contrat dont s’enorgueillissait Apple, partenaire attentionné du monde de l’éducation. En juin 2013, le district scolaire de Los Angeles – le second en taille des Etats-Unis – confiait après appel d’offres au
tandem Apple/Pearson la fourniture de tablettes iPad et de logiciels à ses quelque 800.000 élèves, étudiants, enseignants et employés administratifs. Un contrat estimé à 1,3 milliard de dollars.
» Nous avons décidé d’adopter la technologie iPad afin d’explorer des voies qui permettent d’augmenter la participation des étudiants « , affirmait alors dans une vidéo promotionnelle d’Apple, le responsable des établissements scolaires du district, par ailleurs alors modeste actionnaire de la firme à la pomme.
Celui-ci pesait de tout son poids pour adopter la solution du binôme Apple/Pearson, l’éditeur se chargeant de fournir les logiciels permettant d’accéder aux cours d’anglais et de mathématiques du programme de formation national.
A ce jour 75.000 tablettes ont été livrées.
Malheureusement, après plusieurs mois d’utilisation, le système est toujours truffé de bugs divers et variés. A tel point qu’une enseignante a calculé que ces derniers faisaient perdre à ses élèves 46 minutes de cours par jour.
Entretemps, des voix se sont élevées contre le choix des autorités – par ailleurs loin d’être le mieux disant financièrement – dénonçant des petits cadeaux offerts par Pearson (à travers sa fondation de bienfaisance) aux membres du comité de sélection, notamment un week-end prolongé de formation dans un hôtel de grand luxe avec golf 18 trous et piscines; la cinquantaine de participants se voyant offrir un iPad à l’arrivée.
L’avocat d’un groupe pour la transparence gouvernementale a comparé les agissements d’Apple et de Pearson à ceux de l’industrie pharmaceutique. « Ce n’est pas forcément illégal mais c’est inacceptable d’un point de vue éthique « , a-t-il déclaré.
De leur côte, lés deux autres finalistes de l’appel d’offre, IBM et Google, ont vigoureusement protesté… en privé.
Pressé par plusieurs membres des conseils d’administration des établissements scolaires, ainsi que par une partie du personnel administratif et des enseignants, le district a dans un premier temps mis fin à la livraison des iPad.
Il vient à présent de modifier les termes du contrat afin de permettre à Google et à ses partenaires Samsung, Acer et Dell de participer au projet.
Les enseignants auront donc le choix entre des Chromebooks et des iPad, les premiers se révélant comme on le sait plus économiques à l’achat que les secondes.