Les investisseurs et le conseil d’administration de Nokia s’énervent : la société a pris du retard sur Huawei et Ericsson dans la course à la 5G. La semaine dernière le fabricant laissait entendre qu’il envisageait de se séparer de certains actifs, à présent on apprend que le CEO de l’entreprise Raajev Suri va laisser son poste à Pekka Lundmark, l’actuel CEO de Fortum, un fournisseur finlandais d’énergie qui alimente l’ensemble des pays nordiques et une partie de la Russie.

Agé de 57 ans, Pekka Lundmark (photo) succédera à Raajev Suri début septembre, indique Bloomberg, qui rapporte l’information. Raajev Suri servira de conseiller auprès du conseil d’administration jusqu’à la fin de l’année. Les actions Nokia ont aussitôt bondi de 4,9% à Helsinki.

Nokia a pris du retard sur ses concurrents alors que l’entreprise était sur le point de déployer à grande échelle des équipements mobiles de cinquième génération. Après des problèmes de développement de jeux de puces propriétaires, il a été contraint d’acheter des composants alternatifs plus chers, érodant ainsi les bénéfices. Même la campagne des Américains contre Huawei n’a pas réussi à retourner la situation.

En octobre, la société a lancé un avertissement sur résultats et suspendu le versement du dividende afin de conserver des liquidités. Il semble par ailleurs que l’intégration d’Alcatel Lucent ne se soit pas déroulée comme prévu.

Chez Fortum, Pekka Lundmark a « constamment généré des rendements solides pour les actionnaires, renouvelé avec succès la stratégie de l’entreprise et positionné celle-ci comme un acteur de premier plan dans le secteur mondial de l’énergie en mutation », a indiqué Nokia.

Pekka Lundmark n’est pas un inconnu pour le constructeur. Au début de sa carrière il a en effet passé une dizaine d’années chez l’équipementier. Il a également fait ses preuves dans le cadre de transactions importantes puisqu’il a à son actif l’acquisition par Fortum du fournisseur d’énergie allemand Uniper pour 6,9 milliards de dollars, avec l’aide notamment d’Elliot Management. Y-aurait-il anguille sous roche ?