Reconnaissant l’industrie logicielle comme prioritaire, l’Etat va investir avec l’appui de l’Association des éditeurs de logiciels dans des acteurs nationaux via le Fonds Stratégique d’Investissement.

 

Après l’aéronautique, l’automobile et les biotechnologies, l’industrie du logiciel entre dans le cercle très fermé des industries identifiées par l’Etat comme prioritaires pour le développement économique et la compétitivité de la France. C’est le message qu’adresse l’Association française des éditeurs de logiciels (AFDEL) à la profession en annonçant son partenariat avec le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI).

 

Voulu par Nicolas Sarkozy et porté sur les fonds baptismaux fin 2008, le FSI est un fonds d’investissement public qui vise à favoriser l’émergence de champions nationaux en renforçant leurs fonds propres et en stabilisant leur capital. Société anonyme détenue à 51% par la Caisse des Dépôts et à 49% par l’Etat, le FSI est doté de 20 milliards d’euros d’actifs dont 6 milliards de liquidités.

 

Le rôle de l’Afdel, que ce partenariat consacre comme la principale organisation représentative de la profession, sera d’adresser les candidatures au FSI et de lui apporter son expertise pour l’examen des dossiers. Ce dernier exercera sa mission par le biais de prises de participations minoritaires (notamment en co-investissements) et dont le ticket d’entrée est fixé au minimum à 5 millions d’euros.

 

Un manque chronique de fonds propres

 

« L’industrie française du logiciel souffre d’un manque de fonds propres comme le montrent nos enquêtes, justifie Loïc Rivière, délégué général de l’association. Nos industriels rencontrent des difficultés pour trouver les capitaux dont ils ont besoin pour financer leur recherche et développement, leur croissance externe et leur internationalisation. »

 

Une situation qui s’explique selon lui par l’aversion au risque plus forte qu’ailleurs de nos capitaux risqueurs et des montants bien inférieurs qu’ils sont en mesure d’investir. Résultat, la taille de nos champions nationaux est bien inférieure à celle des américains et même de nos voisins européens. Ainsi, les 100 premiers éditeurs français ne représentent que 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé contre 5 milliards pour les 100 premiers éditeurs britanniques.

 

Il est vrai que les mouvements de consolidation de ces dernières années se sont souvent fait au détriment des acteurs français (voir les rachats de BO, Ilog, etc.). Des opérations qui, si elles n’ont pas remis en question les emplois existants, notamment en R&D, ont eu pour effet d’éloigner les centres de décision de France.

 

Selon Loïc Rivière, les premiers dossiers de candidature affluent déjà et pourraient déboucher sur les premières prises de participation dès la rentrée.