Daniel Benchimol a démissionné de son poste de président du conseil de surveillance de Scalian, la nouvelle identité d’Eurogiciel. En mars 2015, le PDG du groupe d’ingénierie qu’il avait fondé en 1989 cédait une « part significative du capital » de l’entreprise au fonds Winch Capital 3 appartenant à Edmond de Rotschild et profitait de l’opération pour organiser une transition managériale autour de quatre responsables clés du groupe qui entraient au capital. Yvan Chabanne, qui avait construit le projet avec Daniel Benchimol et Edmond de Rotschild et rejoint quelques mois auparavant le groupe de conseil en tant que vice-président, était nommé PDG. Le fondateur prenait alors la présidence du conseil de surveillance « pour accompagner activement la nouvelle équipe de management, tout en conservant une part significative du capital » indiquait-il.

Depuis les choses ont bien changé. Eurogiciel, renommé en janvier 2017 Scalian, vient d’être cédé en totalité à Edmond de Rotschild Investment Partners. Il emploie aujourd’hui plus de 2.000 salariés, développe un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros et est implanté dans 5 pays européens, au Canada et aux Etats-Unis.

Dans un communiqué présenté sous forme d’interview, Daniel Benchimol explique les raisons de son départ. « Il y a beaucoup de différences entre une entreprise gérée par son dirigeant, fondateur et actionnaire principal et une entreprise gérée sous LBO, par un fonds d’investissement. », précise-t-il. « Une entreprise familiale doit être dirigée par les membres de la famille créatrice avant d’atteindre la taille critique où la famille peut jouer uniquement son rôle d’actionnaire. Dans mon cas, mes enfants n’étaient pas intéressés par ce métier. Il était donc prudent d’accompagner et de sécuriser l’avenir des 2.000 collaborateurs du groupe. C’est ce que j’ai fait ».

L’homme d’affaires ne quitte pas pour autant le secteur du numérique. « J’assure la présidence du cluster DigitalPlace, que j’ai créé en 2011, en compagnie d’un noyau d’entrepreneurs numériques toulousains, sur l’impulsion des collectivités territoriales. Quand certaines startups ou PME m’ont vu plus disponible, elles m’ont sollicité comme Business Angel mais aussi comme membre de comité stratégique. Je me retrouve dans une douzaine d’entreprises, toutes – ou presque – étant proches de mon métier historique : le numérique. »

Le cluster DigitalPlace compte 200 adhérents (dont 25% de start-ups et 40% d’éditeurs de logiciels) et emploie 7 personnes à temps plein. Il évolue en région Midi-Pyrénées (désormais Occitanie), le deuxième territoire numérique le plus important de France après Paris et concerne près de 36.000 emplois. Daniel Benchimol investit dans un certain nombre de startups et de PME au travers de sa holding personnelle, Also, et participe « activement » au conseil d’administration de ces entreprises.