On connaissait l’obsolescence programmé destinée à réduire la durée de vie d’un équipement pour accélérer son remplacement. Des clients Cisco risquent quant à eux d’être victimes de ce que l’on pourrait qualifier d’obsolescence programmée involontaire nous apprend CRN. En effet, certains produits de la firme de San José, notamment des pare-feux ASA, des switches Nexus et Meraki ou encore des routeurs de services intégrés sont dotés de composants dont l’horloge interne à la mauvaise idée de s’arrêter après 18 mois d’utilisation.  « Bien que les produits Cisco équipés de ces composants fonctionnent actuellement normalement, nous pensons que des défaillances vont survenir lorsque l’unité fonctionne depuis environ 18 mois », peut-on lire sur le site de l’équipementier. « Le système s’arrête de fonctionner, ne veut plus redémarrer et n’est pas récupérable », précise encore le fabricant.

Ce dernier s’engage à remplacer tous les produits sous garantie ou couverts par un contrat de services valable en date du 16 novembre 2016, date à laquelle les équipements incriminés ont cessé d’être livrés avec le composant défaillant.

C’est donc un vaste programme de remplacement qui a été lancé. Un programme dont tous les coûts ne seront toutefois pas pris en charge par l’équipementier. En effet, ce dernier se refuse à rembourser aux partenaires les frais occasionnés par la livraison et l’installation des produits concernés. « Malheureusement, nos financements étant consacrés à la fourniture des produits, nous ne serons pas en mesure de prendre en charge le remplacement des matériels concernés », a expliqué à CRN la directrice de la communication de Cisco, Jennifer Ho. « Nous offrons le remplacement des produits bien avant qu’ils ne tombent en panne. Nous sommes persuadés que notre objectif de fournir des produits de bonne qualité est ce qu’il y a de mieux pour nos clients directs et ceux de nos partenaires ». Les clients qui ont souscrit du support technique seront totalement pris en charge. Les autres devront se débrouiller avec leur revendeur.

Toutefois, comme on l’a vu, les interventions des partenaires chez le client ne seront pas remboursées. « C’est un peu comme si un fabricant automobile prenait en charge des pièces défectueuses mais refusait de payer les concessionnaires qui font le travail », a expliqué un important partenaire de Cisco à CRN. « Cela n’a aucun sens. Cisco a les moyens mais ne souhaite pas fournir les fonds nécessaires pour aider les partenaires à servir leurs clients. » Un autre partenaire estime quant à lui qu’il s’agit là d’un problème majeur qui pourrait lui coûter des millions de dollars.