Si CommVault peine à relancer sa croissance au niveau mondial, sa filiale française tire son épingle du jeu avec une activité en progression d’environ 30% en rythme annuel. L’éditeur spécialisé dans la sauvegarde de données tire notamment bénéfice de son excellente aura parmi les partenaires, liée à la robustesse de sa technologie, sa richesse fonctionnelle et sa politique de distribution restrictive, décrypte Matthieu Brignone, son directeur général France. Moins connu que Veeam, l’éditeur offre une couverture fonctionnelle plus large – avec notamment la capacité de sauvegarder des environnements physiques vers des environnements cloud [et vice versa] et de Cloud à Cloud – qui lui vaut de figurer depuis six ans dans le carré des leaders du quadrant magique logiciels de sauvegarde d’entreprise du Gartner.

Particulièrement à l’aise dans les environnements denses et fortement hétérogènes, l’éditeur compte parmi ses partenaires alliances des grands noms tels que Microsoft, Cisco, Pure Storage, Nutanix (dont il est le seul à savoir sauvegarder les environnements virtualisés de son hyperviseur maison Acropolis). À ces partenariats s’ajoutent des accords OEM avec certains des plus grands fournisseurs de systèmes de stockage, tels Netapp, Hitachi, Fujitsu, et en France, Huawei.

En France, la richesse de cet écosystème et sa technologie ont séduit bon nombre des plus grands VARs nationaux ou régionaux, tels Stordata, Cheops Technology, Dimension Data, ITS Overlap,  AS-PC, S-Cube, Syage, Ava6… Mais aussi, et de plus en plus, des fournisseurs de services managés, comme Sungard, Jaguar Network, Net-Streams, Hardis, BT… qui intègrent son offre dans les infrastructures qu’ils mettent à disposition de leurs clients. Ce réseau est plutôt jeune. L’éditeur le développe vraiment depuis quatre ou cinq ans, lorsque Dell, après avoir essayé de le racheter a brusquement rompu l’accord OEM qui les liait. Un scénario qui s’est répété deux ans plus tard avec le rachat par Atos de Bull, qui était aussi l’un de ses gros OEM en France.

Mais si la marque réussit bien en France – où elle compte près de 20 collaborateurs – elle est à la peine à l’échelle mondiale. Après avoir connu une croissance rapide jusqu’en 2014 – année où elle a a franchi la barre des 500 M$ de CA – ses ventes n’ont progressé que de 3,5 % sur l’exercice 2015 et ont reculé de 2 % sur l’exercice 2016. Sur les trois premiers trimestres de son année fiscale 2017 (d’avril à décembre 2016), l’éditeur a renoué avec la croissance (entre 7% et 13% selon les trimestres) mais pas autant qu’espéré, en témoignent les (faibles) pertes accumulées sur la période (2,64 M$). Explication : la hausse des ventes est insuffisante pour compenser celle des frais généraux, commerciaux et de R&D.

Selon, le CEO de l’entreprise, cité par LeMagIT, la croissance de la firme dépend désormais de sa capacité à gagner plus de grands contrats, en développant sa clientèle grands comptes, et à enrichir son offre produit. De multiples annonces produits devraient ainsi émailler l’année 2017. L’éditeur a annoncé qu’il devrait améliorer les capacités analytiques, de recherche et d’automatisation de son produit phare, CommVault Data Platform, avec comme ambition de se positionner à terme comme un spécialiste de la gestion des données. Il prévoit aussi de doper ses fonctions de collaboration, de partage et de synchronisation de fichiers, et devrait proposer des solutions de sauvegarde des services SaaS d’e-mail et de sauvegarde des postes de travail.

En termes de distribution, l’éditeur promet un nouveau programme partenaires à partir d’avril, qui protègera davantage les partenaires, et leur fournira davantage de moyens marketing et formation. Enfin de nouveaux outils viendront épauler les partenaires qui voudront tenter l’aventure des services managés, annonce Matthieu Brignone.