La fin de l’accord sur le télétravail est la goutte de trop pour les équipes des centres d’appels de Free. Lundi matin, des salariés des filiales Centrapel (Paris), Certicall (Marseille) et Equaline (Bordeaux), qui emploient 1.350 personnes, ont répondu à l’appel de la CGT et débrayé pendant deux heures pour dénoncer cette décision et la dégradation de leurs conditions de travail.
Free a annoncé fin novembre mettre fin à l’accord, en place depuis la crise du Covid, qui comportait deux jours de télétravail. L’opérateur justifie sa décision par des enjeux de sécurité, en lien avec la cyberattaque dont l’entreprise a été victime fin octobre. L’intrusion s’était soldée par la fuite de 19 millions de données clients et 5 millions de numéros de comptes bancaires IBAN.
Cette justification est remise en question par les syndicats. « Pourquoi les salariés devraient-ils payer le prix d’une faille de sécurité qui relève de la direction ? », s’interroge Annabel Ros, représentante CGT, sur les ondes de France Bleu.
La centrale syndicale s’inquiète aussi des conséquences de ce choix alors que trois centres d’appels subissent déjà une réduction drastique des effectifs, qui ont fondu de près de moitié depuis quatre ans.
« De nombreux employés ont adapté leur mode de vie au télétravail, certains ont même déménagé plus loin de leur lieu de travail et d’autres ont été recrutés avec la promesse de ces conditions de télétravail. Aujourd’hui, la suppression brutale du télétravail entraîne une dégradation significative des conditions de travail et une pression accrue », fait-elle valoir dans un communiqué. Elle y voit une volonté de pousser les salariés vers la sortie.
La prime de 500 euros brut mise dans la balance par Free est clairement jugée insuffisante. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue vendredi à l’appel du syndicat FO.