Après une période délicate, BMC Software, éditeur phare des solutions d’administration des systèmes, connaît une deuxième jeunesse avec la centralisation des outils de datacenter.
Initiée, à l’époque, sur la concurrence des couteux outils d’administration des mainframes IBM, la panoplie de logiciels de BMC n’a jamais cessé de s’enrichir. Elle a suivi pendant plus de 34 ans tous les différents modes d’utilisation de l’informatique, de la gestion des actifs aux performances réseaux, de l’internet et des outils associés aux outils de sécurité d’accès et au BYOD en général. Mais ses clients, principalement des très grandes entreprises, ont progressivement fait appel, bien avant le cloud, de plus en plus à des services d’infogérance qui disposaient souvent de leurs propres outils d’administration. La transition vers le mode SaaS (Software as a Service) n’a pas été sans souffrance. Finis les espoirs de gros contrats de maintenance sur des appareils désormais en fin de vie, une situation qui fut difficile à surmonter pour la troïka de la maintenance applicative : CA, IBM et BMC.
Avec 2,2 milliards de dollars de CA en 2012 et des bénéfices en chute libre, la firme de Houston a été rachetée en mai 2013 pour 6,9 milliards de dollars par un groupe de quatre fonds d’investissement. Elle est du coup devenue privée. Prise au piège de la maintenance de dizaines d’outils vieillissants aux mains de centaines, voire de milliers de développeurs, elle a dû réduire la voilure et aussitôt faire des choix drastiques dans son offre, en évitant de décevoir ses meilleurs clients, les administrateurs. Cela n’a pas été sans douleurs pour ceux dont le savoir-faire reposait parfois entièrement sur la maîtrise d’outils BMC devenus pour certains trop complexes pour évoluer. La notion de « cycle de vie » des applications n’est vraiment pas une notion abstraite chez BMC.
L’oxygène du Cloud sera-t-il suffisant ?
On considère que BMC s’appuie désormais sur 80 % de ses ventes de logiciel dans le Cloud et domine largement le monde de l’ITSM. Le choix du SaaS qui réduit les immobilisations est apprécié par ses clients, qui étaient à la fin de l’année passée plus de 600 à avoir signé pour ce nouveau mode de vente. La flambée de 39% des » licences liées au cloud ?? » aurait rapporté plus 100 millions de dollars en 2013.
Cela a été une évolution radicale face aux offres classiques, en particulier sur le marché de l’ITSM basé sur des serveurs installés sur sites. Dans ce domaine, BMC propose Remedy OnDemand dans les limites de l’outil d’ITSM. Comme ses différentes variantes, ce programme fournit des tableaux de bord et d’analyse avancée de rapports sur l’ensemble des éléments et des processus IT. Avec l’avènement du cloud, la firme est devenue le fournisseur privilégié de centaines de datacenters. Avec le passage de nombreux services dans le cloud, les offres de surveillance et d’administration à distance se sont transformées pour proposer aux administrateurs des interfaces sécurisées.
Ce sont en fait encore quinze gammes de produits que propose BMC. Une véritable constellation de logiciels théoriquement compatibles entre eux dans chacun de ces quinze silos. Cela va de la gestion de mobiles à l’administration de mainframe en passant par la gestion de plateforme d’e-commerce. Pour paraphraser la publicité du grand magasin la Samaritaine, on pourrait sans hésiter déclarer : « on trouve tout sur l’administration IT chez BMC ».
Quoi de neuf pour le Cloud ?
Le logiciel Cloud Lifecycle Management (CLM) est pour sa part intégré à la plate-forme BladeLogic Automation Server de BMC. Il fait partie des produits d’automatisation, de contrôle et surveillance qui s’étendent du serveur aux réseaux, aux middleware et aux bases de données.
Ainsi, à titre d’exemple, les produits d’administration de SGBD sont compatibles avec Oracle, DB2 UDB, MySQL, Sybase et SQL Server sur la plupart des systèmes d’exploitation (Linux, Windows, HP-UX et AIX ). Ils supportent les clusters de base de données comme Oracle RAC, Microsoft Cluster Server et Veritas. Ils peuvent également être utilisés pour gérer les bases de données sur les clouds publics, y compris Amazon EC2 (Elastic Compute Cloud) et Go Grid. Récemment, Microsoft a pris appui sur BMC pour promouvoir son offre de Cloud Azure, un bon moyen pour la firme de Bill Gates de renforcer son image de fournisseurs d’entreprises internationales aux yeux des professionnels.
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