Année après année, la tendance à l’augmentation de la fréquence des audits logiciels et à la hausse des frais d’ajustement se confirme pour les entreprises. C’est ce que montre l’édition 2016 de l’enquête annuelle de l’éditeur de solutions de gestion des actifs logiciels Flexera Software. Intitulée cette année « Gabegie rampante : les coûts cachés des logiciels d’entreprise » (« Rampant Waste: The Hidden Cost of Enterprise Software »), celle-ci porte sur un panel d’environ 500 grandes entreprises (60% réalisent plus d’un milliard de dollars de revenus annuels)

Ainsi, 64% des entreprises interrogées déclarent avoir été contrôlées au cours des derniers 18-24 mois, contre 63% lors de la précédente étude. Si la progression est faible, la proportion est importante. Mais ce qui augmente rapidement et de manière constante, c’est la fréquence des audits menés par les éditeurs majeurs. Ainsi, lors de l’enquête de 2012, 51% des entreprises déclarant avoir été auditée mentionnaient l’avoir été par Microsoft. Une proportion qui est passée à 58% lors de l’enquête 2015 et à 61% sur 2016. Même chose pour Oracle, mentionné par 30% des répondants en 2016 contre 27% en 2012. Adobe est passé dans le même temps de 19% à 33% d’ocurences.

Même les éditeurs autrefois peu portés sur les audits, durcissent actuellement leur position. VMware en est un bon exemple, qui se hisse cette année à la quatrième place des éditeurs en fréquence d’audit (25% de citations).

En forte augmentation également : les frais d’ajustement. Si la proportion des entreprises ayant écopé de plus de 100.000 $ de frais d’ajustement est en baisse cette année (44% contre 56% l’année dernière), la proportion de celles ayant subi un redressement de plus de 1 million de dollars est en forte gausse (20% au lieu de 9%).

« Cela s’explique par le fait que de plus en plus d’éditeurs sont tentés de compenser des revenus déclinants par un surcroît d’audits », commente Christian Hindré, directeur commercial Europe de Flexera Software. Et de noter que pour certains éditeurs, comme Oracle, les audits peuvent atteindre 50% du total des revenus licences.

Le meilleur allié des éditeurs est bien-entendu la complexité inhérente à la gestion des actifs logiciels (et croissante) qui s’exerce toujours au détriment de clients presque toujours de bonne foi. Une complexité que les éditeurs entretiennent savament et qui a tendance à aller croissant : « les règles des licences évoluent fréquemment. Il est donc nécessaire de se tenir informé de ces changements pour assurer sa conformité », souligne Christian Hindré.

Du coup, la pression de l’audit et la politique des éditeurs qui poussent les clients à s’engager sur des contrats pluriannuels censés leur procurer d’importants taux de remise conduisent les entreprises à acheter des logiciels qu’elles sous-utilisent ensuite – ce que Flexera appelle le Shelfware – voire ne déploient jamais. 93% des répondants estiment être concernés.

Entre le coût des audits et le phénomène du Shelfware, Christian Hindré estime ainsi que les entreprises gaspillent de 5 à 20% de leur budget software.