Trois mois après la sortie de Rayonnance du groupe Econocom, nous avons demandé à son co-fondateur et directeur des ventes Arnaud Affergan de revenir sur le bilan des six années passées avec Econocom et de dresser les perspectives de Rayonnance.

Channelnews : Après six années passées au sein du groupe Econocom, pourquoi Rayonnance a repris son indépendance ?

Arnaud Affergan : Rayonnance avait des velléités de se développer par croissance externe. Mais Econocom n’est pas le plus actif sur ce sujet actuellement. Partant de ce constat, on s’est tous dit qu’il serait judicieux de faire entrer un nouvel investisseur dont la logique est de faire du build up. On s’est tourné pour cela vers Apax Partners. Un fonds qu’on connaissait puisqu’il avait été au capital de Rayonnance de 2011 à 2014 jusqu’à la vente à Econocom. Cela s’était bien passé avec eux et ils ont l’avantage de savoir identifier des cibles, les analyser et éventuellement déployer des fonds si nécessaires. On réfléchit ensemble à d’éventuelles opportunités.

Channelnews : Econocom a gardé une participation minoritaire. Pour quelle raison ?

Arnaud Affergan : On continue de très bien travailler ensemble. On a notamment de fortes synergies commerciales avec leur activité location. On fait beaucoup de business croisé ensemble. Le fait de les avoir au capital permet de conserver ce business et ces bonnes relations avec Econocom. On a élaboré un contrat de partenariat très fort qui correspond à ce qu’on faisait ensemble lorsqu’ils étaient encore majoritaires.

Channelnews : Pouvez détailler ces synergies mises en place avec Econocom et nous préciser ce qu’elles représentent dans l’activité de Rayonnance ?

Arnaud Affergan : Rayonnance développe des solutions mobiles pour les secteurs du retail (consultation des stocks et encaissement pour les vendeurs en magasins), du transport & de la logistique (pour les chauffeur-livreurs) et pour les techniciens itinérants (rapports d’intervention, diagnostics immobiliers, contrôle qualité…). Ces solutions sont intégrées sur des terminaux mobiles qu’on fournit, qu’on déploie et qu’on infogère. Ces terminaux, qui représentent plus de 70% de notre chiffre d’affaires, valent souvent assez cher (en moyenne 800 à 1.000 €) et sont fournis à des centaines, voire des milliers d’exemplaires. Et comme leur durée de vie est assez longue, il est intéressant de les mettre à disposition en location. C’est là qu’intervient Econocom, qui est notre partenaire référent en matière de financement. Plus d’un projet sur deux est financé par Econocom. Rayonnance a ainsi réalisé plus de 10 M€ de chiffre d’affaires en partenariat avec Econocom l’année dernière, sur un total de 32 M€.

Channelnews : Comment a évolué le business de Rayonnance au cours de ces six années passées au sein du groupe Econocom ?

Arnaud Affergan : Les deux premières années, nous ne faisions que très peu de business en commun. Il a fallu le temps d’être bien identifié en interne par les commerciaux et en externe par les agents du groupe. Il fallu communiquer pour que ces populations s’intéressent à nous et nous apportent des projets. Lorsque nous sommes entrés dans le groupe Econocom, Rayonnance réalisait un peu moins de 15 M€ de chiffre annuel. C’est monté régulièrement de 15 à 20% par an. Nous faisions 20 M€ en 2017, 26,6 M€ en 2018 pour arriver à 32 M€ en 2019.

Channelnews : Quel est le niveau d’activité de Rayonnance depuis la fermeture des commerces non vitaux et le confinement de la population ?

Arnaud Affergan : Une grosse partie de nos clients (environ 90%) sont à l’arrêt total. Nous avons mis au chômage partiel une partie des techniciens qui interviennent sur les terminaux que nous avons en maintenance. Toutefois certains clients comme Intermarché, Carrefour ou OCP (répartiteur pharmaceutiques) continuent de travailler et sont même plutôt en stress. On laisse donc une partie de l’activité orientée matériels ouverte afin de leur fournir les services qu’ils attendent. Sur l’activité développement, qui occupe la moitié de l’effectif, on poursuit les projets déjà engagés. Les clients ont pour la plupart gardé des chefs de projets en activité, ce qui permet de continuer à livrer normalement.