L’opérateur de plateformes d’hébergement Web vient d’obtenir le plus haut niveau de certification de l’Uptime Institute pour son nouveau centre de données Aurora implanté sur son site d’Ivry, aux portes de Paris. Qualifié de micro-datacenter, ce centre de données est opérationnel depuis mi-2020 et offre une capacité de 100 KW IT (soit l’équivalent d’une soixantaine de baies).

Pour Aqua Ray, la construction de ce centre de données s’inscrit dans une volonté de maîtriser entièrement sa chaîne de production. Jusque-là, l’hébergeur s’appuyait sur des espaces de colocation tiers dans lesquels il entreposait l’essentiel des infrastructures de production de ses quelque 800 clients. Mais pour convaincre ces-derniers de rapatrier leurs charges de travail dans un centre de données lui appartenant, Aqua Ray devait montrer patte blanche. « Il fallait convaincre que nous étions capables de construire et exploiter un centre de données à l’état de l’art », souligne Raphaël Nicoud, président co-fondateur de l’entreprise.

D’où la certification Tier IV, qui garantit un taux de disponibilité de 99,995 %, soit en moyenne moins d’une heure d’interruption par an. Une certification que l’hébergeur Web est le seul à détenir en région parisienne – ce qui ne signifie pas que les nombreux centres de données existants offrent moins de garanties de disponibilité mais simplement qu’ils n’ont pas jugé utile de se faire certifier. Une certification qui a, du reste, un coût significatif puisqu’elle renchérit de 15 à 20% l’investissement initial.

La construction de ce centre de donnée et sa certification ne sont qu’une première étape dans la trajectoire de développement ambitieuse que s’est fixée l’entreprise. Un deuxième centre d’une capacité au moins trois fois supérieure et au même standard de qualité doit en effet être mis en service début 2023. Une capacité qui devrait l’amener au seuil des 10 M€ de chiffre d’affaires d’ici à 2024, contre 2 M€ prévus cette année (et 1,6 M€ en 2020).

Pour se placer dans cette dynamique de croissance, Aqua Ray mise sur son activité historique de fournisseur cloud privé externalisé mais également sur une nouvelle activité de fourniture de solutions applicatives en mode SaaS en cours de lancement. L’hébergeur s’apprête en effet à proposer en beta à tous ses clients, une déclinaison l’offre de messagerie collaborative hébergée qu’il mis à disposition des 120.000 lycéens et professeurs de la région Centre pendant le premier confinement.

Baptisée Le Nuage français et positionnée comme une « alternative à l’offre Microsoft 365 sur une infrastructure souveraine et maîtrisée », cette solution 100% open source regroupe des fonctionnalités de partage et synchronisation de fichiers, de conférence vidéo, de messagerie instantanée et d’édition de documents.

Enfin, après avoir certifié la fiabilité de son infrastructure, Aqua Ray prévoit de certifier sa sécurité en passant la certification Iso 27001 et son extension HDS (hébergement de données de santé) d’ici à la fin de l’été. Autant d’initiatives qui devraient susciter l’intérêt de sa clientèle, constituée moitié de collectivités locales et comptes publics et pour l’autre moitié de PME.