Les intégrateurs spécialisés dans les services d’infrastructures et la virtualisation sont nombreux à l’affirmer : le marché de la virtualisation des postes de travail est en train de décoller.

 

2014 sera l’année du décollage de la VDI (Virtual Desktop Infrastructure). Certes, ça fait déjà cinq ans que les instituts d’études et les fournisseurs le répètent à l’envi et que pas grand-chose ne vient. Mais cette fois, ce sont des acteurs de terrain qui le disent. Tels Nware, société de services parisienne spécialisée dans les services d’infrastructures ; CEFI, intégrateur d’Aix-en-Provence gros partenaire de VMware, ou VIRTIC, intrégrateur spécialisé dans la virtualisation sous toutes ses formes.

 

Chez Nware, on explique avoir pas mal d’opportunités en cours (« dossiers à dépiler ») qui devraient alimenter la croissance très forte – +60% – attendue cette année. Même dynamique chez CEFI, qui vient tout juste de remporter un projet de 4.000 postes autour de VMware Mirage dans le secteur alimentaire et qui table sur une croissance de 20% cette année. Chez VIRTIC, société également en forte croissance (+35%), on constate que le marché a « gagné en maturité », que les projets détectés « aboutissent plus souvent » et « se traduisent par des déploiements ».

 

Les moteurs de ce décollage ? Le BYOD, la mobilité et les nouveaux usages, répond Damien Peschet, directeur général associé de Nware. « Des solutions comme VMware Workspace introduisent la centralisation des données des utilisateurs et permettent son accès depuis n’importe quel device », explique-t-il.

 

Pour Damien Bruley, PDG de VIRTIC, cette maturité du marché a beaucoup à voir avec l’amélioration des performances des infrastructures de calcul, de stockage et de réseau. « Il y a deux ou trois ans, les projets de VDI étaient bridés par les performances des infrastructures qui étaient onéreuses et complexes à déployer. Aujourd’hui les boîtiers convergés ou hyperconvergés de type Nutanix changent la donne ». Et les technologies de virtualisation aussi gagnent en maturité. Il estime ainsi qu’un VMware Horizon servi en amont une architecture adaptée peut désormais atteindre des performances équivalentes à celles des postes de travail.

 

Les freins : les coûts et la sécurité

 

Certes le coût et la sécurité restent des freins importants pour les clients. « La virtualisation des postes de travail demeure difficile à positionner si l’on parle exclusivement de prix, admet Xavier Stern, Pdg de CEFI. Ce n’est pas sur le prix que l’on gagne quelque chose mais sur les usages. La VDI permet de retrouver partout ses documents et ses applications quel que soit le terminal, l’OS et le lieu où l’on se trouve. On peut continuer à travailler avec une simple URL et les données sensibles ne sont plus dans la machine. C’est cela qui est réellement innovant ».

 

De son côté, Grégory Dubard, responsable des infrastructures chez l’intégrateur nordiste Yourax, mise plutôt sur les projets de migration de XP vers Windows 7 pour inciter les clients à mettre un pied dans la virtualisation. Il s’appuie pour cela sur la suite Mirage de VMware qui automatise les migrations. Intérêt de la manœuvre, Mirage sauvegarde la configuration des utilisateurs pour les remonter rapidement en cas de crash en physique ou en virtuel.

 

Damien Bruley estime pour sa part qu’avec les technologies d’hyperconvergence, on arrive à des coûts comparables à ceux des postes de travail traditionnels. « Si le client fait déjà de la virtualisation et qu’il a des infrastructures réseau stables et performantes, le calcul est facile à faire ». Et de citer un projet récent d’une centaine de postes pour Oodrive associant un boîtier Nutanix avec du VMware et des terminaux légers HP T310 où la comparaison n’était pas en défaveur de l’infrastructure virtualisée. Mais il insiste sur la nécessité pour qu’un projet de VDI réussisse que les équipes infrastructures et postes de travail du client travaillent main dans la main.

 

Virtualisation des poste et gestion des environnements mobiles vont de pair

 

Sur le plan de la sécurité aussi la virtualisation des postes de travail gagne en maturité. Ainsi Damien Peschet prône le recours à Airwatch, sur lequel sa société s’est certifiée dès l’été dernier, six mois avant l’annonce de son rachat par VMware. Airwatch complète selon lui parfaitement Workspace en permettant un accès sécurisé aux données utilisateurs et en gérant l’ensemble des devices connectés (effacement des données à distance, encryptage, authentification forte).

 

La plupart en conviennent, plusieurs écueils demeurent, dont celui de la licence Windows VDA (Virtual Desktop Access) qui reste la plupart du temps plus onéreuse qu’une licence OEM. « Les clients voudraient qu’on leur propose du Windows as a service », constate Grégory Dubard, responsable des infrastructures chez l’intégrateur nordiste Yourax. Malheureusement, Microsoft ne le permet toujours pas. Toutefois Grégory Dubard est convaincu que cela va arriver rapidement, remarquant qu’il existe déjà des offres poste de travail virtuel sous Windows, notamment celle que propose Amazon pour une soixantaine de dollars par mois.