Chaque année depuis au moins dix ans, on présente la virtualisation du poste de travail (Virtual desktop infrastructure) comme la panacée : simple à gérer, simple à utiliser et moins coûteuse que les postes lourds. Mais chaque année, c’était la désillusion : malgré des progrès constants, la VDI restait toujours trop complexe, trop chère, trop limitée, trop… tout.

Cette fois pourtant, il semble que les planètes IT soient enfin alignées donnant du crédit au modèle. C’est en tout cas la conviction de SCC, qui constate une nette montée en puissance de la demande et du nombre de projets. On arrive enfin aux rythmes d’équipement qui avaient été prédits au départ…avec juste dix ans de retard.

Pourquoi maintenant ? Car toutes les pièces du puzzle sont réunies. En moins de deux ans, les derniers freins qui bridaient encore la virtualisation du poste de travail ont été levés. C’est vrai notamment des coûts d’investissement et des coûts de fonctionnement, qui ont sensiblement diminué, et de la richesse fonctionnelle, qui est désormais au rendez-vous. Ainsi, les applications qui posaient problème avec le modèle VDI – on pense notamment à la CAO, à la vidéo, à Skype… – fonctionnent désormais sans accroc. Et de plus en plus de composants essentiels des postes de travail, tels que les antivirus, sont aujourd’hui parfaitement compatibles avec la virtualisation.

Côté infrastructures aussi, les choses ont évolué dans le bon sens : les technologies d’hyperconvergence et l’arrivée des disques SSD ont amené un surcroît de performances et ont permis de réduire considérablement les dépenses d’investissement. Désormais, les infrastructures VDI sont économiques. Autre facteur qui a contribué à réduire les coûts d’investissement : l’adoption de technologies de virtualisation alternatives telles que le partage de bureau (SBC) ou la VDI non persistante, qui permettent d’adresser les besoins d’usage de plus faible intensité pour lesquels la VDI classique s’avère surdimensionnée. La VDI non persistante consomme moins de ressources de stockage et de sauvegarde que les postes persistants car le système est scellé et la couche système applicative n’est pas enregistrée à la fermeture de la session. La combinaison de ces différentes technologies permet de dimensionner les postes en fonction des besoins de chaque utilisateur et in fine d’embarquer un plus grand nombre d’utilisateurs dans les projets de virtualisation, avec des économies d’échelle à la clé.

Le Cloud joue un rôle déterminant dans ce regain d’intérêt pour la VDI, en apportant souplesse, simplicité, sécurité, adaptation à la généralisation de la mobilité et meilleure gestion des ressources. La banalisation des grands clouds publics tels que AWS et Azure a ouvert la voie au 100% Cloud, autrement dit au Desktop-as-a-service (DaaS), pour les entreprises qui n’ont pas les ressources pour exécuter elles-mêmes leurs postes de travail virtuels. Mais cette approche est encore marginale et c’est plutôt l’approche hybride qui est privilégiée. Celle-ci consiste à conserver sur site les données utilisateurs, généralement au plus proche des serveurs d’applications, mais à déporter dans le Cloud les composants d’infrastructures (notamment le Citrix Delivery Controler ou le VMware Connexion Server) pour s’éviter les tracas de leur déploiement et de leur maintien.

Jusque-là, la VDI impliquait des coûts initiaux élevés : les dépenses d’investissement moyennes par utilisateur pour les infrastructures VDI étaient supérieures à celles qu’il fallait consentir pour les postes de travail classiques. Et il fallait trois à cinq ans avant d’espérer obtenir un retour sur investissement. Ce qui n’incitait vraiment pas les entreprises à opter pour ce type de solutions. Aujourd’hui, on peut viser un ROI en deux ans. Les réductions moyennes par utilisateur se chiffrent à 25 % pour les dépenses d’investissement et à 10 % pour les coûts d’exploitation, selon VMware, qui estime même que le modèle DaaS réduit les coûts d’exploitation et d’administration par utilisateur par deux. À force d’optimisation et en combinant VDI et DaaS, VMware espère atteindre à terme un coût par utilisateur et par mois de 30 dollars.

Cet avis d’expert est une adaptation d’une tribune collective parue initialement sur le blog « Au cœur des infras » de SCC sous le titre « On n’y croyait plus : le VDI enfin applaudi ». Cette adaptation a été réalisée avec la participation de Julien Cohen (photo), Solution Architect Specialist chez SCC, spécialisé dans les technologies de virtualisation des postes de travail.