La rentabilité de la filiale française de Computacenter continue de s’éroder. Le PSE sensé permettre de revenir à une exploitation positive est resté enlisé tout l’été. L’implantation du centre de support à Montpellier est menacée.


Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour Computacenter France. Au cours des six premiers mois de l’année, les facturations de l’entreprise ont certes augmenté de 15% à 281 M€. Une progression essentiellement due à la croissance des ventes de produits (+17,4% à 239,4 M€), les services se contentant d’une croissance de 4,8% (à 46 M€). Et encore ces derniers ne progressent que grâce à la signature d’un très gros contrat de services managés (représentant plus de 10% de l’ensemble des revenus services).

Ce gros contrat a toutefois impacté à la baisse des marges déjà affectées par la perte de quelques gros contrats de services au cours de l’exercice 2013 ayant eu pour effet de faire chuter les taux d’occupation au premier semestre 2014. Si l’on ajoute à cela le fait que la croissance des ventes de produits a été réalisée sur la partie du catalogue la moins génératrice de marge (en l’occurrence les logiciels et les produits bureautiques), on obtient une perte d’exploitation qui passe de 5,4 M€ sur premier semestre 2013 à 6,9 M€ sur la même période de 2014.

La priorité donnée aux services

Dans son communiqué financier, Computacenter réaffirme néanmoins sa volonté de passer d’un modèle fondé sur la vente de produit à un modèle « guidé par les services » plus conforme à celui de ses filiales allemande et britannique. L’entreprise s’emploie notamment à développer ses services managés et en particulier ses capacités de hotline en langue française. Une orientation matérialisée par l’implantation de son centre de support à Montpellier où elle compte créer près de trois cents emplois en trois ans.

Mais ce projet pourrait être entravé par des obstacles imprévus. L’Etat menace en effet de ne pas débloquer les 900.000 € de prime d’aménagement du territoire (PAD) promis pour cette implantation. La cause de ce revirement : les 233 postes que Computacenter France a prévu de supprimer dans le même temps au siège et en régions. Soucieuse de ne pas subventionner des suppressions d’emplois, la Commission interministérielle d’aide à la localisation des activités (CIALA) chargée de déterminer l’éligibilité du projet a exigé « une clarification du PSE » avant de rendre sa décision, rapporte Objectif-lr.com citant David Tacail, secrétaire général adjoint de cette commission. Une décision qui devait être prise initialement le 19 juin et qui a été repoussée au 2 octobre.

La première version du PSE retoqué par la Direccte

Du reste, ce PSE n’a pas non plus convaincu la Direccte Ile-de France (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), qui l’a retoqué mi-juillet au motif que Computacenter prévoyait de « recruter du personnel sur Montpellier avant même d’avoir lancé le processus de reclassement interne prévu dans le cadre du PSE », selon un syndicaliste cité par Objectif-lr.com.

Si la PAD devait lui passer sous le nez, Computacenter devrait également renoncer aux 500.000 € promis par la Région et la communauté d’agglomération, qui restent « suspendus à la décision de l’Etat » toujours selon Objectif-lr.com. Finalement, la Direccte a validé le 19 septembre dernier une version remaniée du PSE. Reste à attendre la décision de la CIALA le 2 octobre. En espérant qu’elle soit de nature à débloquer la situation et à redonner le moral à des salariés « très affectés » par la situation, selon plusieurs sources internes.