Il aura fallu cinq mois pour que Supermicro parvienne à établir son rapport annuel 2024. A la rentrée 2024, le fournisseur californien de serveurs annonçait retarder la remise de son rapport financier annuel 10-K pour la SEC, l’organisme américain de surveillance des marchés financiers, après avoir découvert des problèmes comptables.
Supermicro était soupçonné d’avoir falsifié ses comptes. Le cabinet d’experts-comptables E&Y, chargé d’examiner ses pratiques, avait démissionné.
Depuis, Supermicro s’est séparée de son directeur financier, David Weigand, et a engagé BDO USA pour recoller les morceaux. Outre son rapport 10-K pour 2024, finalement soumis à la SEC et mis à la disposition du public, la société a profité de l’occasion pour rattraper les dépôts 10-Q des premier et deuxième trimestres de son exercice fiscal 2025 se terminant respectivement le 30 septembre et le 31 décembre 2024. « Avec ces dépôts, la société est de nouveau conforme aux exigences de dépôt du Nasdaq », déclare le fabricant dans un communiqué, évitant ainsi de justesse d’être radié de la bourse pour la seconde fois de son histoire.
Supermicro a déclaré un bénéfice annuel de 1,15 milliard de dollars, en hausse de 80% par rapport à l’année précédente, et un chiffre d’affaires en hausse de 110%, à près de 15 milliards de dollars. Sa marge brute est passée de 18% à 13,8%. L’exercice fiscal de 12 mois va jusqu’au 30 juin 2024.
Le bond des ventes du fabricant s’explique par la demande en serveurs équipés de GPU pour accélérer l’IA, ainsi que d’équipements et accessoires nécessaires au déploiement de ces systèmes énergivores. Supermicro a largement profité du boom de l’IA, en fournissant une grande quantité de systèmes utilisés dans le supercalculateur Colossus de xAI.