Qu’il paraît loin le temps ou Supermicro était classée par Fortune parmi les sociétés américaines à la plus forte croissance. L’action qui atteignait son cours le plus haut à 34,29 dollars en février 2015 ne valait plus ce jeudi matin que 15,65 dollars après une dernière baisse de 14,71%. Plus grave encore, le titre disparaîtra du Nasdaq après la clôture de vendredi. Le spécialiste du green computing n’a en effet pas respecté ses obligations. Les bilans des quatre derniers trimestres ainsi que celui de l’exercice 2017 clôt le 30 juin dernier n’ont pas été publiés. Le cabinet d’audit en charge de la vérification des comptes s’interroge en effet sur les raisons d’un report au troisième trimestre de revenus réalisés au deuxième trimestre, ce qui a fortement pesé sur les résultats de ce dernier. Le cabinet a donc décidé de passer en revue l’ensemble des opérations réalisées depuis.

Au mois de mai, Supermicro avait obtenu un délai supplémentaire pour fournir ces documents. Ce délai arrive à échéance vendredi mais le fabricant a déjà fait savoir qu’il ne pourrait pas le respecter. « Bien que la société ait fait des progrès significatifs dans l’achèvement des procédures comptables nécessaires, il apparaît que les rapports en retards ne pourront pas être fournis à la SEC le 24 août 2018 », indique son communiqué. Supermicro invoque l’ampleur du travail à accomplir.

L’entreprise a annoncé de solides résultats pour le dernier trimestre. Le chiffre d’affaires se situerait entre 986 millions de dollars et 996 millions de dollars, contre 717,9 millions d’euros un an plus tôt, un chiffre supérieur aux attentes de l’entreprise. Mais ce bilan incomplet et provisoire ne suffit pas à rassurer les investisseurs qui s’interrogent sur les raisons de ces retards et ont des craintes pour l’avenir de l’entreprise.

La suspension du Nasdaq n’est pas définitive. Supermicro devrait retrouver le chemin de la cotation lorsque les documents manquants auront été fournis. A condition toutefois qu’il n’y ait pas de mauvaise surprise.