par Bruno Laborie chez Tradeshift France
Tous les superhéros ne portent pas de cape pour travailler. Pour autant, chaque entreprise intègre dans ses équipes de véritables talents cachés qui occupent une place centrale dans leur bon fonctionnement et notamment en cette période. En ce sens, les équipes financières en charge des comptes fournisseurs jouent un rôle à part qui a été largement mis en valeur à l’occasion de la crise sanitaire que nous traversons. Les entreprises ont en effet découvert à quel point ils occupent un rôle crucial dans la continuité de leurs activités, de la gestion des flux de trésorerie, des prévisions, de la budgétisation et plus encore.
Les entreprises avisées savent que l’autonomisation des comptes fournisseurs est la clé pour libérer l’agilité dont elles ont besoin pour survivre à la pandémie. Mais la pandémie n’est pas la seule raison pour laquelle les équipes des comptes fournisseurs ont soudain gagné leurs lettres de noblesse. Ce nouveau rôle au centre de la stratégie commerciale a commencé avec des modifications de la réglementation fiscale mondiale.
Vers une nouvelle fiscalité
Les champions de la mondialisation rêvent depuis longtemps d’un régime fiscal unique et standardisé pour l’ensemble de la planète. Mais même si cette perspective reste lointaine, ces dernières années ont vu une évolution vers une plus grande transparence et une meilleure compréhension de la réglementation en matière de fiscalité transfrontalière, ce qui pourrait constituer le fondement de la future normalisation mondiale.
Des systèmes de contrôle continu des transactions (CTC) sont en cours d’élaboration pour contrer le problème éternel – et jusqu’ici difficile à combattre – de l’évasion fiscale des entreprises. Ce n’est pas seulement un problème pour les pays ayant une approche historiquement laxiste de l’application des impôts, mais bien l’ensemble du budget de l’Union européenne qui peut être impacté.
De plus, avec les confinements qui assèchent encore plus les impôts nationaux, les pays doivent impérativement récupérer leurs recettes. Et les systèmes de CTC semblent très prometteurs : au Brésil, ils ont aidé les autorités à récolter 58 milliards de dollars supplémentaires, tandis qu’au Mexique, la collecte a augmenté d’un tiers.
La forme la plus populaire de CTC dans le monde est la facturation électronique. Les avantages de la CTC sont évidents, mais ils font peser un lourd fardeau sur les entreprises, les obligeant à prouver la validité de chaque facture au moment où elle est générée. Et cela nécessite à son tour des efforts de la part des fournisseurs et des équipes informatiques qui les soutiennent. La normalisation mondiale est encore loin à l’horizon, et pour l’instant, de nombreux pays ont leur propre ensemble d’exigences pour l’envoi et la réception de factures.
S’adapter à cette situation complexe
L’adaptation des outils et des systèmes existants pour répondre aux nouvelles exigences peut être particulièrement difficile. Il s’agit d’un problème courant parmi les organisations mondiales qui doivent s’adapter au passage à la facturation électronique sur différents marchés. La technologie peut apporter un début de réponse, mais ceux qui recherchent une solution miracle doivent comprendre que les anciens systèmes ERP ne sont pas suffisamment flexibles pour répondre aux nouvelles exigences. Surmonter ces problèmes conduit à utiliser des solutions de contournement et à accroitre le recours à des interventions manuelles qui annulent tous les avantages que devrait générer la facturation électronique.
Accompagner les équipes dans leurs challenges
Différentes projections prévoient déjà que d’ici 2025, 75 % de toutes les factures B2B dans le monde seront échangées numériquement en temps réel. Alors que les entreprises mondiales acceptent cette nouvelle couche complexe de conformité pays par pays, celles qui gèrent le mieux le défi sont celles qui déploient des systèmes numérisés qui leur permettent d’évoluer avec rapidité et conformité totale. Il est de plus en plus admis qu’une attitude plus proactive à l’égard de ces changements peut débloquer un certain nombre d’avantages opérationnels pour les comptes fournisseurs, tels qu’une plus grande précision, une réduction des exceptions et des erreurs liées au traitement manuel.
Les organisations reconnaissent également que les avantages de la numérisation vont bien au-delà de la gestion des factures et des paiements. Les mêmes systèmes qui garantissent la conformité avec les nouveaux CTC offrent également bon nombre d’avantages business et s’avéreront être un avantage concurrentiel crucial dans la recherche d’ouverture de nouveaux marchés. Ce faisant, les entreprises pourront évoluer favorablement dans un environnement mondial complexe en permettant à leurs équipes financières et de gestion des comptes fournisseurs de remplir parfaitement leur nouveau rôle pivot.