Dénonçant depuis des années  les pratiques abusives de certains grands éditeurs de logiciels, le Cigref s’est tourné l’été dernier vers l’Autorité de la concurrence. Le club informatique, qui réunit plus de 150 grandes organisations françaises, a déposé plusieurs saisines à l’encontre de pratiques potentiellement anticoncurrentielles de certains fournisseurs dans le secteur des services numériques, dont les noms n’ont pas alors été dévoilés.

Dans un communiqué publié le 9 mai, le Cigref revient sur le dossier et fait savoir que « l’Autorité de la concurrence a décidé de privilégier l’instruction de la saisine portant sur SAP, qu’elle va lancer auprès des entreprises et des organismes publics, clients ou non de SAP ».

Selon le Cigref l’objectif à travers ces saisines n’est pas de sanctionner les fournisseurs concernés « mais de faire cesser les pratiques jugées déloyales, voire anticoncurrentielles, dont sont victimes leurs clients, notamment les membres du Cigref ». L’initiative vise aussi à peser sur les débats politiques et les travaux en faveur d’une meilleure régulation des marchés des services numériques en France et en Europe. Le Cigref se dit d’ailleurs « attentif à l’instruction des plaintes déposées par d’autres acteurs, notamment auprès des services de la Commission européenne. »

Sollicité par Channelnews, l’Autorité de la concurrence n’a pas souhaité s’exprimer sur ces dossiers en cours d’instruction. Les autres acteurs que SAP visés par des saisines et la suite qu’entend donner l’institution ne sont donc pas connus à ce stade.

SAP n’a pas non plus réagi officiellement. Interrogé par nos confrères de CIO, l’éditeur s’est contenté de déclarer qu’il « s’engage à favoriser un environnement commercial fondé sur une relation de concurrence transparente et saine, et collaborera avec les autorités réglementaires officielles si nécessaire. »

L’USF (Utilisateurs de SAP Francophones) s’est dite pour sa part satisfaite de l’enquête initiée sur SAP. « L’USF considère ainsi cette initiative de l’Autorité [de la concurrence] comme une opportunité unique et stratégique de fixer le cadre permettant de clarifier la situation », a fait savoir l’association à nos confrères.