Les événements se précipitent pour Ares. Après la mise en vente de ses activités infrastructures en juin et l’annonce de sa mise en redressement judiciaire hier, chacun s’interroge désormais sur l’avenir de l’activité services et de ses salariés.

 

Les prochains jours vont être décisifs pour l’avenir d’Arès. Officiellement, le ton de la direction se veut rassurant. Certes le groupe est en redressement judiciaire mais « l’activité se poursuivra normalement pendant toute la durée de la période d’observation », précise ainsi le dernier communiqué de la direction à l’adresse des salariés, des clients et des fournisseurs. Néanmoins, ce message semble relever plus de la méthode Coué que d’une véritable vision stratégique.

 

De fait, il ne rassure personne, à commencer par les fournisseurs qui, en bloquant leur encours dès le mois d’avril, ont exacerbé la crise et déclenché la fuite en avant à laquelle on assiste actuellement. Il ne rassure pas non plus les salariés qui, en ne s’y opposant pas, semblent s’être résignés au démantèlement. Les démissions seraient déjà nombreuses, y compris au sein des agences faisant partie des activités cédées. Ceux qui le peuvent partent sans attendre de voir si la greffe va prendre. Quant à ceux qui ne sont pas cédés, ils peuvent légitimement s’inquiéter.

 

Des licenciements inévitables

 

S’il n’en est encore officiellement pas question, les syndicats ne cachent pas que des licenciements seront inévitables. L’activité services ne concernerait selon la direction qu’environ 1300 salariés sur les près de 2000 officiellement comptabilisés dans l’effectif. Or à ce jour les périmètres cédés ne concernent qu’environ 360 salariés. Même en retirant les 110 salariés d’Adequat (pour lesquels une solution semble avoir été trouvée), les quarante salariés des agences de Bordeaux et Toulouse (dont la vente semble au point mort) et les 16 salariés de Databail (pour le rachat duquel Econocom négocie une baisse de prix), il reste près de 200 salariés dont on ne sait pas très bien ce qu’ils vont devenir.

 

En attendant, les syndicats semblent décidés à se battre. « Notre priorité est de faire la lumière sur les causes du passif de près de 30 M€ qui a été constaté à l’issue du dernier exercice, asure un élu. Pour le savoir, nous irons jusqu’aux poursuites judiciaires ». Au-delà des raisons profondes qui ont conduit au désastre, beaucoup de questions demeurent. Notamment la principale : l’activité services peut-elle exister de manière autonome par rapport aux autres activités du groupe ? C’est ce que la direction devra démontrer dans les prochaines semaines.

 

« Ares peut s’en tirer »

 

A son crédit, Michel Berjamin, qui est l’un des dirigeants historiques de Transiciel, est un spécialiste des services, notamment de la régie. « Avec l’appui d’un bon financement factoring, moyennant la négociation d’un bon plan d’abandon de créances et pourvu que les minoritaires ne contestent pas le déroulement des opérations, Ares peut s’en tirer », estime un observateur proche du dossier.

 

Reste que l’affaire Ares risque bien, comme Ista il y a dix ans, de provoquer des dégâts collatéraux pour les revendeurs. « Attention à bien envoyer et le plus rapidement possible, les bilans et les documents comptables aux assureurs crédit, prévient un grossiste. Car ces derniers sont en train de vérifier chaque dossier un par un. Au final, ils risquent de resserrer drastiquement leurs conditions ».