De petits actionnaires d’Ares semblent décidés à faire annuler la vente de l’activité progiciels d’Ares à De Gamma. En attendant, ce dernier doit rapidement trouver une solution pour sortir de son RJ.

 

L’assemblée générale ordinaire et extraordinaire des actionnaires d’Ares le 18 décembre risque d’être mouvementée. Certains actionnaires semblent en effet bien décidés, en se fondant sur la clause de réserve de propriété, à faire annuler la vente d’Arcole, l’activité édition de progiciels d’Ares vendue en mars dernier au profit de la société De Gamma .

 

De fait, il suffit d’aller faire un tour sur les forums boursiers pour constater à quel point les petits actionnaires de la société sont remontés. Ils comptent bien profiter de l’occasion qui leur est donnée de s’exprimer le 18 décembre pour mettre en cause la direction actuelle d’Ares et sa gestion. Leur mécontentement se cristallise notamment sur les prix des cessions auxquelles la société a dû se résoudre pour survivre. Selon eux, Ares aurait bradé ses activités infrastructures. Mais sur ce point, il sera difficile de revenir en arrière.

 

De Gamma doit toujours 3 M€ à Ares

 

En revanche, il semble qu’une offensive juridique ait plus de chances d’aboutir du côté de la vente d’Arcole. Rappelons que De Gamma n’a jamais fini de payer les 6 M€ prévus pour cette transaction. Après un premier versement de 3 M€ perçu par Ares à la signature, De Gamma devait s’acquitter du restant de sa dette via deux autres versement de 1,5 M€ en septembre 2008 puis en mars 2009. Or la mise en redressement judiciaire d’Ares a tout remis en question.

 

De Gamma comptait en effet sur l’entrée dans son capital de nouveaux investisseurs pour payer son acquisition. L’annonce du RJ les aurait découragés. Incapable de payer et ne touchant plus les revenus des licences logicielles bloqués chez Ares (qui les facture aux clients en qualité d’intégrateur Arcole), De Gamma s’est à son tour mis en redressement judiciaire fin août 2008.

 

Un plan social abandonné

 

A court de trésorerie, l’éditeur a tenté d’imposer mi-septembre un plan social prévoyant le licenciement de la moitié de l’effectif repris (une vingtaine de personnes sur quarante). Un plan heureusement annulé à la dernière minute (pour des raisons juridiques et vraisemblablement aussi sur pression d’Ares). Toutefois, le patron de De Gamma n’aurait pas abandonné l’idée d’une restructuration mais il attendrait des jours meilleurs pour s’en occuper.

 

Début novembre, il revenait à la charge en essayant de faire valider par le Tribunal de commerce un arrangement qui aurait été négocié avec Ares, prévoyant la rétrocession à ce dernier d’une partie de l’activité Arcole, en l’occurrence le produit Chronos et les douze salariés qui s’en occupent, en échange de l’abandon de la créance. Une proposition là encore retoquée.

 

La solution de la dernière chance

 

A l’approche de l’échéance du 17 décembre, date d’audience devant le Tribunal de commerce de Mulhouse qui doit valider la continuation de l’activité, une solution semble néanmoins se dessiner. Depuis deux semaines, le pdg de De Gamma clame qu’il a enfin trouvé le financement nécessaire à sa sortie de la procédure de redressement judiciaire sans laquelle son avenir apparaît bien compromis.

 

En effet, avant même de s’attaquer aux éventuels problèmes juridiques que ne manqueront pas de soulever les actionnaires d’Ares à propos de la vente d’Arcole, De Gamma doit absolument rassurer les clients de cette solution avant le mois de janvier, période durant laquelle ils doivent renouveler leur contrat de maintenance (et qui devrait faire rentrer jusqu’à 3,5 M€ d’argent frais dans les caisses de De Gamma). Sans une perspective claire sur l’avenir de l’éditeur, ils pourraient décider de lui tourner définitivement le dos, ce qui rendrait du même coup vain une éventuelle rétrocession à Ares.