Premier intégrateur Odoo (ex-OpenERP), Captivea devrait connaître une croissance de l’ordre de 70% cette année, comparable à celle qu’enregistre Odoo depuis qu’il est passé à un modèle de souscription de licences il y a six ans. Comme Odoo, cette accélération de sa croissance est fondée sur son déploiement à l’international.

Celui-ci a démarré il y a quatre ans avec son implantation aux USA. L’intégrateur originaire de Chambéry (73) y a découvert un marché dynamique, aux cycles de décision courts, plus sensible à l’innovation qu’à la marque et sans a priori négatif sur l’open source.

Résultat : la filiale étasunienne supplante déjà la filiale française en termes d’effectif et de nombre de clients. La filiale étasunienne compte 35 personnes contre 25 en France, sert une centaine de clients – dont une filiale de la Nasa – contre une grosse cinquantaine en France et devrait réaliser 60% de croissance cette année, contre 30% en France.

Fort de ce succès, Captivea a donc décidé de poursuivre son déploiement international en s’implantant en Inde (janvier 2021) et au Luxembourg (avril 2022). Une ouverture en Asie (Indonésie ou Philippines) est programmée en 2023. À noter que le Groupe Riss (la holding de Captivea) finance ce déploiement international uniquement sur fonds propres.

Le groupe, qui compte désormais plus de 80 salariés – ils étaient 42 début 2021 – bénéficie également de l’augmentation très nette de la taille des projets depuis quelques temps. Là où les projets ne dépassaient pas quelques utilisateurs il y a quelques années, ils atteignent désormais la vingtaine d’utilisateurs en moyenne et les plus important dépassent les 500 utilisateurs. Et l’allocation de 6 ou 7 consultants sur un seul projet devient courant.

Sébastien Riss (photo), PDG de Captivea, explique cette montée en puissance de la taille des projets par la modernité et la largeur du périmètre fonctionnel d’Odoo, qui n’a selon lui plus rien à envier à celui de ses grands concurrents SAP, Oracle, Sage ou Microsoft. « À chaque fois que nous sommes en compétition avec ces éditeurs, nous gagnons, assure Frédéric Riss. Et les projets qu’Odoo ne gagne pas sont ceux sur lesquels il n’est pas consulté ». De fait, Odoo n’investit quasiment pas en marketing et reste encore assez peu connu sur son marché.

Captivea a aussi l’avantage d’être un partenaire historique d’Odoo – il a démarré son  partenariat il y a dix ans – et d’évoluer au sein d’un écosystème partenaires encore assez fragmentaire. Si Odoo revendique certes plusieurs milliers de partenaires, la plupart sont des indépendants. Ils ne seraient que quelques dizaines à l’échelle mondiale à être en capacité de mobiliser plusieurs consultants à la fois.

Mais comme la plupart de ses confrères, Captivea est confronté à la difficulté à recruter des consultants ERP.  L’intégrateur a donc créé son propre parcours de formation en interne. Il recrute des potentiels de tous horizons qu’il forme au produit et à la gestion de projets pendant deux ou trois mois. Autre initiative qui  lui a permis de gagner en souplesse, en efficacité et de mieux gérer les pics d’activité : la globalisation des ressources. Les consultants des filiales peuvent désormais être appelés à travailler pour les autres filiales en fonction des projets.