Finalement, Orange ne fera pas appel à Huawei pour bâtir son réseau 5G en France. L’opérateur indique dans un communiqué qu’après plusieurs mois de tests il a sélectionné Nokia et Ericsson « partenaires industriels de longue date du groupe ». « Sur le réseau mobile, les deux sociétés ont, depuis plusieurs années, démontré la qualité de leurs produits, leur accompagnement et leur engagement sur la qualité de l’expérience client », précise encore Orange.

L’Hexagone va être coupé en deux en respectant la répartition déjà en place pour les réseaux 2G, 3G et 4G. Nokia se voit accorder les régions Ouest et Sud-Est, Ericsson se voit attribuer les régions Ile-de-France, Nord-Est et Sud-Ouest. L’accord de 5 ans concerne la totalité de l’infrastructure, y compris les antennes, ainsi que les services professionnels associés.

« Nokia possède exactement la bonne technologie pour ce projet, compte tenu de notre excellence en matière de leadership en matière d’infrastructure réseau SRAN, 5G  de bout en bout. Cet accord s’appuie sur notre relation de confiance de longue date avec Orange et offrira une expérience supérieure aux entreprises et aux consommateurs », a réagi l’opérateur finlandais dans un communiqué. Il explique qu’il rationalisera les étapes initiales du déploiement grâce des mises à nouveau logicielles et s’appuiera sur ses équipements AirScale basés sur la nouvelle norme 5G NR.

Ericsson, qui conserve l’Ile-de-France, se félicite bien entendu d’un accord qui fera de lui « le partenaire RAN majeur d’Orange France ». « Le déploiement débutera rapidement afin que le réseau 5G d’Orange France soit prêt pour lancer les services 5G quand les fréquences seront disponibles courant 2020 », promet l’opérateur suédois. Celui-ci revendique 80 accords et contrats commerciaux 5G avec des opérateurs sur 4 continents, dont 34 accords annoncés et 24 réseaux opérationnels.

En faisant le choix des deux opérateurs européens qu’il connaît bien, Orange joue la prudence et anticipe peut-être une décision de l’Anssi (Agence nationale pour la sécurité de l’information) qui doit se prononcer sur le cas Huawei en février. On notera que cette annonce intervient une semaine après que le patron de l’opérateur, Stéphane Richard, se soit opposé publiquement à une interdiction de l’opérateur chinois en France. « Cela irait à l’encontre des intérêts de l’Union européenne et causerait des problèmes majeurs à la plupart des opérateurs Européens », avait-il alors déclaré. Des paroles qui faisaient écho à celles qu’il avait prononcées à la fin de l’année dernière lorsqu’il avait estimé que certaines des craintes pour la sécurité entourant Huawei étaient « complètement absurdes ».

On attend à présent avec intérêt les décisions de Bouygues et de SFR. En cas de rejet d’Huawei par l’Anssi, ces derniers se verraient contraint de reconstruire en partie leurs réseaux actuels.