Novell existe toujours et il est même plutôt en forme actuellement. L’éditeur revient avec une gamme convaincante de solutions orientées mobilité et l’ambition de conquérir de nouveaux clients et partenaires.
Qu’on se le dise Novell existe toujours et pourrait même recommencer à compter dans l’écosystème IT. Disparue des écrans radars bien avant son rachat par Attachmate il y a deux ans, la société a fait un retour surprise sur le devant de la scène en participant en février aux Tech Days et cette semaine au Symposium ETC-Tech Data. Devenue une business unit d’Attachmate, elle est venue présenter ses dernières nouveautés au marché et relancer son réseau de distribution.
Au rang des nouveautés produits, le dernier né est Filr, une appliance de partage de fichiers multi-devices et multi-plates-formes qui s’appuie uniquement sur les infrastructures existantes de l’entreprise. Les utilisateurs peuvent accéder à leurs fichiers en situation de mobilité et même les modifier hors connexion sans qu’ils ne quittent les serveurs de l’entreprise et dans le respect des règles d’accès, de sécurité et de conformité existantes.
Dans la droite ligne de cette offre, Novell mettra sur le marché au cours de l’été Mobile IPrint, pendant multi-devices et multi-plates-formes de sa solution d’impression IPrint. Et Novell ne manque pas de mettre en avant ZENworks Mobile Management, sa solution de gestion des terminaux mobiles. Sortie à l’automne dernier, elle a été conçue comme un prolongement de sa solution de gestion des postes de travail ZENworks.
Des solutions qui semblent parfaitement répondre aux attentes des directions informatiques des entreprises, confrontées – essor du BYOD oblige – à l’hétérogénéité des appareils connectés au système d’information et aux problèmes de sécurité qui en découlent. Sur la partie MDM, les partenaires le reconnaissent, Novell arrive tardivement sans rien apporter de révolutionnaire par rapport à ce que font déjà les autres. Il bénéficie toutefois de son expérience déjà ancienne dans la gestion du poste de travail, remarque l’un d’eux, ce qui en fait un bon challenger face aux leaders (notamment Mobile Iron). Et sur la partie partage et impression de fichiers, l’éditeur aurait clairement une carte à jouer sur un terrain occupé par de nombreuses solutions Cloud mais encore faiblement conccurrentiel sur les solutions in situ.
Seul problème, Novell n’a plus vraiment ni base clients, ni réseau de distribution, ni même notoriété. « Pour beaucoup, Novell est un éditeur mort », reconnaît un partenaire. La société a perdu la plupart de ses clients de référence au fil du temps et n’a plus aucune visibilité commerciale depuis plusieurs années. Et pour ceux qui la connaissent encore, la marque est associée à des solutions plus que vétustes. Quant au réseau de distribution, il compterait actuellement selon François Benhamou, directeur Europe du Sud, une grosse trentaine de partenaires actifs. Sur son site Internet, on ne peut toutefois en identifier qu’à peine une dizaine.
Pourtant, l’éditeur a des arguments à faire valoir. Son rachat pas Attachmate, s’il n’a rien changé jusqu’à présent en termes de visibilité, a au moins levé les doutes sur sa pérennité. Quant aux produits, ils continuent d’être conformes à la réputation de fiabilité et de stabilité qu’a toujours eue Novell, avec, cerise sur le gâteau, l’avantage d’être très bien positionnés en termes de prix.
Mais au-delà de ces arguments, il y a un signe qui ne trompe pas : les partenaires avec lesquels nous avons échangé (notamment Prestige Réseaux, ID2 et Interway), nous ont tous confirmé avoir conservé une importante activité Novell, plutôt en croissance. Et ils tablent sur une activité tout aussi soutenue cette année notamment grâce aux solutions de mobilité. Reste pour l’éditeur à se construire une nouvelle image et à mettre les moyens nécessaires pour recruter de nouveaux partenaires et les aider à gagner des affaires. En l’occurence, il reste du chemin à parcourir.