Le cabinet d’études Forrester anticipe trois tendances l’an prochain en matière de technologie en Europe. Le moins que l’on puisse dire est qu’il ne s’extasie pas sur l’impact des initiatives menées par les entreprises européennes pour réduire leur dépendance vis-à-vis des technologies venant d’autres continents.
- Les entreprises européennes intensifieront leurs efforts pour atteindre la souveraineté numérique. « Pour autant, aucune entreprise européenne ne parviendra à se désengager entièrement des hyperscalers étatsuniens (Microsoft, AWS, Google Cloud…) en 2026 », selon le cabinet indépendant étasunien. Les tensions géopolitiques et l’impact de nouvelles mesures législatives, telles que le Pacte vert et la mise en œuvre de la loi européenne sur l’IA, empêcheraient les entreprises européennes de tester des cas d’usage à haut risque. « La réalité est que la volatilité actuelle et les contraintes opérationnelles obligeront les entreprises européennes à adopter des stratégies plus pragmatiques à court et à long terme », commente Dane Anderson, directeur des études internationales et des produits chez Forrester. « Nous ne verrons pas de migration à grande échelle vers les ordinateurs de bureau Linux et les outils de productivité et de collaboration open source en raison du manque d’offres proposant un support suffisamment robuste ».
- L’utilisation quotidienne de l’IA générative par les consommateurs doublera dans la plupart des pays européens – de 6 à 12% – mais son adoption par les entreprises européennes sera plus prudente qu’aux Etats-Unis, du fait de « la réglementation plus stricte de l’UE et d’une moindre maturité des capacités en matière d’IA », d’après Forrester. Au moins, tempère-t-il, l’existence de cette réglementation contribue à maintenir la confiance des citoyens européens envers leurs institutions.
- Les dépenses européennes accrues en matière de Défense entraîneront une augmentation de 20% du budget technologique des opérateurs d’infrastructures critiques de l’Union Européenne, prédit le cabinet d’étude. Pour mémoire, lors du sommet de La Haye en juin 2025, les membres de l’OTAN se sont engagés à porter leur budget défense à 5% du PIB, dont 1,5% consacré aux infrastructures critiques.