Suite à l’augmentation spectaculaire de ses émissions de CO2, Microsoft signe un contrat avec 1PointFive, une entreprise de capture et de séquestration du dioxyde de carbone par captage direct de l’air (DAC), et prévoit de lui acheter 500.000 tonnes de crédits carbone (CDR) au cours des six prochaines années.
Le montant de la transaction n’a pas été précisé mais le Financial Times l’estime à plusieurs centaines de millions de dollars.
Selon 1PointFive, le CO2 capturé pour le compte de la firme de Redmond sera stocké par séquestration saline au Texas. Plusieurs compagnies aériennes ont déjà signé des contrats avec 1PointFive, filiale de la société pétrolière et gazière Occidental Petroleum.
Pour rappel, Microsoft a l’intention de devenir neutre en carbone d’ici 2030 mais ses émissions de carbone augmentent chaque année avec la construction accélérée de datacenters, principalement pour générer de l’intelligence artificielle (IA) et stocker des données. En 2023, les émissions de CO2 de Microsoft ont atteint les 15,36 millions de tonnes.
L’achat de crédits carbone pour compenser ces émissions suscite des inquiétudes. D’après Greenpeace, c’est un ‘permis de polluer’ et ‘une distraction dangereuse’. De plus, les certificats d’énergie renouvelable (REC) n’encouragent pas forcément la production de nouveaux parcs éoliens ou solaires. « Des marques comme Apple ou Microsoft ne devraient pas promouvoir leurs produits comme étant ‘verts’ alors que leurs chaînes d’approvisionnement sont encore alimentées par du charbon et du gaz », remarque Greenpeace. Par ailleurs, la technique de captation et de stockage du CO2 est également critiquée par plusieurs ONG spécialisées dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le Réseau Action Climat la qualifie d’outil de greenwashing. Le GIEC continue de marteler qu’il faut d’abord réduire, avant de compenser.