Complexe et changeante, la supply chain s’apparente à la fois à une terre de risques et d’opportunités pour les entreprises. Afin d’en faire un véritable levier de performance, la première étape indispensable consiste donc à savoir où l’on se situe au niveau de son optimisation. Nous allons définir les 5 niveaux de maturité de la supply chain.
Niveau n°1 : la supply chain est peu ou pas prise en compte
L’entreprise n’aborde jamais les enjeux relatifs à la supply chain ? Elle n’a pas défini d’objectifs communs ? ne dispose pas d’outils pour la planification, d’analyse et de reporting S&OP ? Dans ce cas-là elle se trouve sûrement au premier niveau de maturité de la supply. Concrètement, cela signifie que la supply chain dans son ensemble n’est tout simplement pas prise en compte. Chaque service s’organise de son côté, et ce souvent difficilement, par manque de processus définis.
Niveau n° 2 : les acteurs de la supply chain cherchent à mesurer son efficacité à l’échelle locale
L’entreprise a pour objectif de mesurer ses leviers de rentabilité ? Elle est dans l’optique de challenger ses différents services ? La supply chain constitue un vrai défi pour son organisation et elle cherche à l’optimiser. Grâce à des outils de mesure — reporting, indicateurs, Excel — elle dispose de données permettant d’estimer individuellement l’efficacité de chaque service. Néanmoins, si cette phase est essentielle à l’optimisation de la supply chain, elle reste réductrice, car les processus sont uniquement réactifs, et non proactifs. La prochaine étape consiste donc à se munir d’outils permettant d’anticiper les leviers de performance ainsi que les obstacles à la productivité, plutôt que de simplement les constater après coup.
Niveau n° 3 : les processus sont suffisamment solides pour implémenter des outils d’analyse
Ce qui nous amène au troisième niveau de la supply chain. Ici, on passe un nouveau cap : Les processus sont clairement établis, ce qui permet d’utiliser des outils performants pour les optimiser. Ainsi, l’entreprise est en mesure de :
- Prendre des décisions plus éclairées : les logiciels utilisés analysent les données et suggèrent les actions à effectuer en fonction de l’activité et du contexte. Il est possible de produire au bon moment, acheter au meilleur prix, ou encore, prendre rapidement en compte les contraintes.
- Gagner du temps : grâce à ces outils, les décisions évidentes sont prises automatiquement, ce qui libère du temps pour les choix qui nécessitent plus de réflexion.
A ce troisième niveau de maturité, l’on dispose déjà d’un grand nombre d’éléments nécessaires à l’optimisation de la supply chain. Seul problème, les équipes travaillent encore avec une organisation en silo, c’est-à-dire que chaque service œuvre et optimise sa spécialité sans se soucier des autres. Pour maximiser l’efficacité de sa supply chain, il convient de repenser son fonctionnement à l’échelle de l’entreprise, ce qui implique que tous les acteurs de celle-ci travaillent main dans la main.
Niveau n° 4 : toutes les décisions supply sont prises et mises en commun
Rassembler tous les intervenants (commerce, finance, marketing, appro, production…) pour des prises de décision communes, c’est justement ce que permet de faire le niveau quatre de la supply chain. Ici, les choix sont effectués de manière transverse grâce à des échanges en interne, et planifiées grâce à un processus S&OP. Ce mode opératoire permet d’accroître l’efficacité globale de la supply chain plutôt que d’optimiser localement chaque service. Pour atteindre ce niveau-là, l’entreprise n’a pas d’autre choix que d’investir dans des outils performants. Deux points cruciaux sont à prendre en compte : L’organisme doit disposer d’un ERP et d’un outil de type S&OP.
Niveau n° 5 : la supply chain est étendue aux collaborateurs externes
Ici l’entreprise maîtrise ses processus internes au point de pouvoir étendre sa supply chain aux collaborateurs externes.
Pour cela, il s’agit de jouer sur deux niveaux :
- La prévision côté client : Les clients transmettent leurs prévisions et s’engagent, partiellement ou sur une certaine période, à s’aligner sur celles-ci lors de leurs commandes. Ces informations permettent de prendre des décisions plus adaptées à la demande.
- Les données transmises par les fournisseurs . Grâce à des outils numériques, les fournisseurs transmettent et mettent à jour les commandes. Cela aide à s’organiser plus efficacement et à rebondir plus rapidement en cas de changement.
Ce niveau de maturité est rarement atteint ou seulement de manière partielle.
Pour atteindre ces objectifs et pour progresser en termes de maturité, Il est également nécessaire de bénéficier de l’engagement et l’implication de sponsors dans l’entreprise ! Le projet doit être soutenu, sinon il risque de s’essouffler rapidement. L’entreprise doit également pouvoir s’appuyer sur des équipes qui connaissent les meilleures pratiques afin ne pas progresser à l’aveugle.
Par Edouard de Foucault chez Colibri