Le liquidateur d’Infolution semble avoir stoppé prématurément les activités de la société sans tenir compte des offres de reprises existantes et alors que les actifs semblent bien supérieurs aux créances.


La société Infolution a cessé définitivement son activité mercredi 1er mars sans que le processus de reprise qui avait été enclenché au moment de sa mise en redressement judiciaire début décembre n’ait été à son terme. « Nous proposions pourtant une solution qui aurait permis de sauver une partie des emplois », s’étonne un candidat.

Ce dernier ne cache pas son irritation vis-à-vis du liquidateur ayant hérité du dossier à partir de fin janvier. Alors qu’il lui a renouvelé par deux fois de son offre de reprise, celui-ci n’a jamais cru nécessaire de l’informer des suites données à son offre ni même de la cessation d’activité d’Infolution.

On peut s’interroger par ailleurs sur ce qui a pu empêcher l’activité de se poursuivre jusqu’à la mi-mars comme l’avait initialement décidé le Tribunal de commerce. Celui-ci avait certes accepté la liquidation, actant ainsi qu’il n’y avait pas de solution de continuité dans le cadre d’un redressement judiciaire. Mais, en prolongeant  la période de continuation d’activité de un mois puis de quinze jours supplémentaires, il semblait croire à l’hypothèse d’une reprise partielle.

Alors que s’est-il passé ? La procédure de liquidation a-t-elle été accélérée, quitte à sacrifier les derniers salariés encore en poste ? « On a le sentiment qu’Alain Andrieux a jeté l’éponge », remarque un concurrent perplexe. Pour mieux rebondir ?

Il semble en tout cas probable qu’à l’issue de la liquidation, l’actif disponible couvrira largement les dettes exigibles. Un paradoxe qui s’explique d’abord par le fait qu’au moment de sa mise en redressement Infolution était profitable et disposait d’une réserve de trésorerie de plusieurs mois. Mais surtout, les deux contentieux qui avaient été à l’orgine de la perte des encours puis de la défaillance d’Infolution seraient en voie de règlement.

Peu après le déclenchement de la procédure de redressement judiciaire, Alain Andrieux expliquait qu’un accord avait été trouvé  avec HP sur l’arriéré des quelque 3,9 M€ de marges arrières litigieux. Quant à l’administration fiscale, elle aurait selon ChannelBP consenti à lui rembourser les quelque 3,7 M€ de TVA qu’elle bloquait depuis un an dans le cadre de l’affaire de carrousel à la TVA impliquant l’un de ses fournisseurs au deuxième degré.

Si à première vue certains concurrents ont pu bénéficier de l’effondrement d’Infolution, en récupérant ses clients et ses collaborateurs, il semblerait qu’au final, cela ait nuit à une partie d’entre eux dans la mesure où les grossistes en ont apparemment tiré prétexte pour donner un nouveau tour de vis à leurs encours.