Le marché de l’emploi dans l’informatique aux Etats-Unis est en berne, pris en étau entre la politique tarifaire imprévisible de l’administration Trump et la perspective d’un remplacement des emplois dits ‘de base’ par de l’intelligence artificielle (IA). Le taux de chômage des professionnel·le·s de l’IT est passé de 4,6% en avril à 5,5 % en mai 2025, selon les chiffres du Bureau of Labor Statistics. Ce taux dépasse la moyenne nationale pour le cinquième mois consécutif.
Selon la société de conseil en gestion informatique Janco, la majorité des postes à pourvoir aux Etats-Unis concernent les grands modèles de langage (LLM), la blockchain et la vente multicanale tandis que la plupart des pertes d’emploi a lieu dans le secteur des télécommunications.
« Les entreprises ne veulent pas embaucher des personnes pour répondre à des exigences de conformité et misent sur l’IA pour automatiser autant de tâches que possible, en particulier le ‘reporting’, la surveillance et l’assistance technique », remarque Victor Janulaitis, le PDG de Janco.
Le cabinet EY fait un constat plus mesuré. Certes, l’IA agentique provoque un « rééquilibrage de la main-d’œuvre » mais les entreprises américaines doivent recruter en masse des personnes ayant des compétences en gestion de l’IA. D’ailleurs, les offres d’emploi liées à l’IA sont en hausse de 117% depuis le début de l’année, selon CompTIA.
« Aux Etats-Unis, il serait temps de se reconvertir dans le gardiennage de bots », suggère ironiquement The Register.